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Reprise d'Edipresse par Tamedia

«Illustrant» notre article sur la presse, tombe l’info du rachat par Tamedia de Presse Publications SR SA, qui gère l’essentiel des activités d’Edipresse en Suisse (50,1% en 2011 pour 226 millions, le reste en 2013, par échange d’actions). L’étranger, Bilan et les médias liés au luxe ne sont pas concernés.

Tamedia publie les quotidiens Tages Anzeiger, Berner Zeitung et Der Bund (rachetés tous deux en 2007 pour 300 millions), Finanz und Wirtschaft, les gratuits 20 minutes en français et en allemand, une série de magazines et des journaux plus locaux. Il a aussi des participations dans des télévisions (TeleBärn, TeleZüri) et des radios. Il emploie 2500 salarié·e·s, pour un chiffre d’affaires (CA) 2007 de 772 millions.

Edipresse-Suisse publie 24 heures, la Tribune de Genève, les diverses versions du Matin (orange, du dimanche et bleu), d’autres gratuits, divers journaux locaux, des magazines. Il est présent sur le net, et a une participation de 30% dans la nouvelle TV régionale «Vaud Fribourg TV». Le CA 2007 en Suisse est de quelque 470 millions (58% du CA du groupe); il emploie en Suisse 1200 salarié·e·s.

Tamedia deviendra ainsi le second groupe de presse en Suisse avec 1,25 milliard de chiffre d’affaires (chiffres 2007) et plus de 3500 salarié·e·s. Le premier groupe reste Ringier (CA 2007: 1,46 milliard et 7000 salarié·e·s; Blick, SonntagsBlick, Blick am Abend, Le Temps, L’Illustré, Schweizer Illustrierte, L’Hebdo et autres magazines; produits multimedia, émissions de TV et médias électroniques).

Sur le plan publicitaire, cette fusion a été préparée – de fait si ce n’est en intention – par le rachat en commun en 2008 de homegate.ch (premier site Internet immobilier de Suisse) et par la rupture toute récente d’Edipresse d’avec son partenaire traditionnel Publicitas/Publigroup.

• Du point de vue des salarié·e·s, la fusion des gratuits 20 Minutes et Matin bleu va supprimer 20 postes de travail rédactionnels et un certain nombre à l’impression. Au-delà, il est clair que s’annoncent d’autres «rationalisations» pour atteindre dans 4 ans l’objectif annoncé de 30 millions d’économies par an. La direction Lamunière, qui reste en place, sera d’autant plus ardente à réaliser ces objectifs que plus l’ancien Edipresse sera rentable, plus le prix qu’il tirera en 2013 de la vente de la deuxième moitié sera élevé. Les salarié·e·s et les syndicats seront-ils en mesure de s’y opposer ? Comedia, «refuse totalement» l’opération, demande à la Commission de la concurrence de la refuser et appelle à des assemblées de salarié·e·s et à des négociations. Mais le résultat du CCT des arts graphiques et le refus d’une CCT pour les journalistes chez Tamedia, montrent la difficulté.

• Dans le reste de la branche, la pression concurrentielle va s’accroître du point de vue des recettes publicitaires comme de celui du renouvellement de l’appareil de production, particulièrement sur les journaux indépendants. Vont-ils se jeter dans les bras d’Hersant ? En tout cas, le processus de concentration n’est pas fini et les salarié·e·s seront «invités» à faire des efforts…

(5 mars 2009)

 
         
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