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Gauche socialiste et démocratique
Mouvement pour un nouveau parti

Les louanges adress?es au gouvernement br?silien de Lula viennent, tous les jours, des sommets de la pyramide sociale et ?conomique, et y compris politique, du capitalisme international.

Ainsi, Peter Hakim, pr?sident de l'Inter-American Dialogue, dans la prestigieuse revue am?ricaine Foreign Affairs (num?ro de janvier-f?vrier 2004) ?crit: ?Une ann?e apr?s [l'accession de Lula ? la pr?sidence] Washington et Wall Street applaudissent les mesures d'aust?rit? de Lula. Malgr? des tensions croissantes dans le domaine du commerce, il [Lula] a gagn? l'admiration du secr?taire au Tr?sor des Etats-Unis, John Snow et de Horst Köhler [propos? par le gouvernement Schröder ? la t?te du FMI], le chef du Fond Mon?taire International, pour avoir ramen? le Br?sil d'une situation de quasi d?faut de paiement de la dette et pour avoir restaur? sa cr?dibilit? sur les march?s financiers internationaux.? (page 116).

Peter Hakim souligne que seul les contre-r?formes internes (celles concernant la pr?voyance vieillesse et les imp?ts ainsi que l'ind?pendance de la Banque centrale) ont ?t? le v?ritable test pour juger de la cr?dibilit?, plus exactement de la confiance que l'imp?rialisme devait avoir dans le gouvernement Lula.

Il souligne que pour ce qui a trait aux d?saccords sur l'ALCA entre le Br?sil et les Etats-Unis cela renvoie ? des divergences d'int?r?ts entre des secteurs bourgeois br?siliens ? qui s'expriment aussi au plan de la lib?ralisation mondiale du commerce entre des secteurs industriels, agro-industriels et de services am?ricains et des secteurs bourgeois de l'Inde ou de la classe dominante en Chine ? et des segments de l'?conomie visant ? ?tre prot?g?s par des mesures de l'administration Bush, ainsi que des transnationales cherchant ? accentuer la recolonisation du Br?sil et du continent sud-am?ricain (page 117-118). Ces certificats de services de bonne conduite pour le gouvernement Lula sont certifi?s: imp?rialistes, IS0 9001.

Il y a l? de quoi, au moins, suscit? une r?flexion urgente sur une alternative ? cr?er au PT- gouvernemental. C'est ce qu'ont fait des dizaines et des dizaines de militant-e-s, d'intelectuels membres du PT, ou m?me fondateurs de ce parti, ainsi que des d?put?s (tels Luciana Genro du MES, d?put?e f?d?rale de l'Etat de Rio Grande do Sul ou de Helo?sa Helena, membre du courant D?mocratie socialiste (DS), s?natrice de l'Etat Alagoas, dans le Nordest br?silien).

La derni?re r?organisation du gouvernement br?silien, annonc?e le 23 janvier 2004, ne laisse aucun doute sur la dynamique future du gouvernement Lula. Comme le dit le Financial Times du 24 janvier 2004, cette r?organisation: ?r?compense son plus important alli? dans le gouvernement?. C'est-?-dire le PMDB - Parti du Mouvement D?mocratique Br?silien ? dont le leader, Jos? Sarney, actuel pr?sident du Congr?s, a ?t?, par le pass?, pr?sident du Br?sil. Cela pour assurer une transition, ? la sortie de la dictature, lorsque Tancredo Almeida Neves lui a pass? le t?moin, en mars 1985. Sarney ?tait son? vice-pr?sident.

Le PMDB dispose aujourd'hui de 77 d?put?s f?d?raux, de 23 s?nateurs, de 6 gouverneurs, de 1'226 maires, de six millions d'affili?s et de 15 millions de sympathisants. Autrement dit, cette alliance gouvernementale va se projeter dans de nombreuses autres alliances dans le cadre des ?lections municipales ? venir d'octobre 2004. Et le PMDB, qui poss?de de nombreux et puissants barons, va n?gocier, avec d?termination, toutes les d?cisions importantes avec le PT-gouvernemental de Lula et chercher ? renforcer ses positions, pour des batailles futures, face au mouvement populaire.

Une alternative, un nouveau parti est vraiment n?cessaire, m?me si cela g?ne ceux et celles qui, incrust?s dans l'appareil d'Etat, se voient ?cartel?s par un grand ?cart, difficilement supportable, entre, d'un c?t?, ?une confirmation de leurs responsabilit?s gouvernementales (c'est le cas pour Miguel Rossetto, membre du courant D?mocratie Socialiste, ministre du D?veloppement agraire, c'est-?-dire d'une r?forme agraire qui ne dispose pas des moyens de se concr?tiser effectivement) et Helo?sa Helena, de l'autre c?t?, s?natrice, membre aussi de D?mocratie Socialiste. C'est figure populaire qui s'est profil?e dans une opposition politique et ?thique, de classe, face au gouvernement Lula. Elle est, avec Luciana Genro, l'une des figures de proues f?minines potentielles d'un futur nouveau Parti socialiste et d?mocratique.

Parions que nombreux seront ceux qui tenteront de tout faire pour mettre des b?tons dans les roues de ce projet qui dispose d'une r?elle audience. Parmi eux, il y aura ?videmment la direction du PT gouvernemental ainsi que le responsable des relations entre le PT-gouvernemental et la fraction parlementaire de ?gauche? le soutenant. C'est-?-dire Aldo Rebelo. Il est ? la t?te d'un nouveau minist?re intitul?: Minist?re de la coordination politique. C'est un responsable du Parti communiste du Br?sil (PCdoB), une organisation faite de militants et militantes engag?s, mais dont les m?thodes d?mocratiques sont entach?es d'un pass? mao-stalinien, qui certainement, laisse encore scories. Quant ? Jos? Dirceu, l'ancien responsable du PT pour les relations entre le PT-gouvernemental et la fraction parlementaire - il? dirigea d'une main de fer ?le processus d'expulsion des ?radicaux? (les quatre ?lus f?d?raux) ? il est devenu responsable, pour le PT-gouvernemental de la politique d'alliance entre les partis composant le gouvernement remani?.

A ces opposants organiques s'ajouteront, pour des raisons d'int?r?ts d'appareil - qui esp?rons-le ne domineront pas -, des organisations radicales comme le PSTU (Parti socialiste des travailleurs-unifi?s), disposant d'une influence sociale effective et d'une base militante tr?s engag?e. Au sein m?me de la gauche historique du PT (voir sur ce site notre article sur le gouvernement Lula datant du 26 d?cembre 2002, rubrique Dossier) - qui semble avoir perdu la compr?hension du sens de la dynamique politique effective du gouvernement Lula, d?s sa cr?ation, et de la base socio-institutionnelle qui ?taye cette orientation - des man?uvres peuvent fleurir.

Au fond, elles visent ? tenter de se sortir du pi?ge de la participation au gouvernement et, simultan?ment, de r?pondre ? la saine r?action de militant?e?s de se rallier ? une mobilisation unitaire pour un nouveau parti, socialiste et d?mocratique.

Ce moment difficile et d?licat, o? la raison politique risque de se laisser submerger par des "rages irr?fl?chies", peut d?boucher sur un nouvel espoir, qui ne se concr?tisera effectivement que dans la mesure o? les ripostes de secteurs du mouvement des masses entreront en ?cho avec une alternative naissante au plan politico-organisationnel et programmatique.

Donc cette alternative ne doit pas seulement englober le pass? le plus prestigieux du PT historique, mais doit produire des ?l?ments d'orientation et de programme qui traduisent, d'une part, les besoins, les aspirations des masses qui surgissent sous le choc des alt?rations du tissu ?conomique et social induites par la gestion n?o-lib?rale au cours des deux mandats de Fernando Enrique Cardoso et de la premi?re ann?e du mandat de la pr?sidence Lula, et, d'autre part, prendre en compte les mutations en cours ? l'?chelle continentale, aux plans politique, institutionnel, social, culturel, ?conomique,? ainsi que les relations avec un imp?rialisme dont l'agressivit? militaire et "n?o-coloniale" particuli?re est renouvel?e. Udry Charles-Andr? (30 janvier 2004)

***

A. Qui sommes-nous ?

Nous faisons partie de celles et ceux qui:

a.?? ont d?nonc? la subordination indigne au syst?me financier et la sp?culation pr?datrice qui en a r?sult?, ? laquelle la nation br?silienne a ?t? soumise avec l?implantation du mod?le n?olib?ral impos? pendant les ann?es 1990 ;

b.?? n?ont jamais accept?, de mani?re passive, que les b?n?fices permanents de la sp?culation internationale puissent passer avant les int?r?ts de d?veloppement du peuple br?silien, juste et d?mocratique, ? cause d?une pr?tendue dette externe qui n?a jamais ?t? contr?l?e et qui a ?t? augment?e durant l?application de ce mod?le ?conomique ;

c.?? ont d?nonc? les privatisations qui ont abouti au bradage d'une grande partie de notre patrimoine - constitu? d?entreprises publiques - ? de grandes multinationales, avec presque toujours un financement de la Banque Nationale du D?veloppement Economique et Social (BNDES) [institution br?silienne];

d.?? d?fendent le lien coh?rent avec l?histoire des luttes, des mots d?ordre et des revendications des classes laborieuses qui ont permis la victoire de Lula lors des pr?sidentielles de [octobre] 2002, lorsque le peuple br?silien a montr? son refus du mod?le n?olib?ral ;

e.?? appuient de mani?re permanente les luttes des classes laborieuses et de la jeunesse, les marches et les occupations des sans-terre et des sans-toit, les gr?ves et les mobilisations en d?fense du salaire, de l?emploi, de la terre, de l??ducation, de la sant? et de meilleures conditions de vie en g?n?ral ;

f.??? ont ?t? aux premiers rangs lors de la lutte contre la r?forme de la Pr?voyance vieillesse, lors des mobilisations et des gr?ves de la fonction publique, qui ont d?nonc? le d?mant?lement de la Pr?voyance vieillesse publique en faveur des fonds de pension priv?s ;

g.?? n?acceptent pas que la victoire de 2002 aboutissent une fois de plus ? une frustration du peuple br?silien ;

h.?? d?fendent le socialisme, d?mocratique et respecteux des libert?s.

B. Quelle analyse faisons-nous de la situation actuelle ?

a.?? Nous n?acceptons pas le pr?alable selon lequel il n?existait pas une alternative ? ? l?h?ritage maudit ? [des deux mandats pr?sidentiels de Fernando Henrique Cardoso] et que l?unique solution ?tait la poursuite du mod?le n?olib?ral ? refus? par le peuple dans les urnes ?, y compris pour une p?riode de transition. Nous pensons de la sorte, parce qu?il ne peut y avoir une transition vers un mod?le d?mocratique de soci?t? lorsque les mesures appliqu?es sont bas?es sur un mod?le mon?tariste orthodoxe et conservateur. Cette dynamique est confirm?e par les affirmations du Ministre des Finances [Palocci] qui vise le maintien d?un exc?dant primaire budg?taire ? le solde budg?taire avant le paiement du service de la dette - aux effets r?cessifs au cours des dix prochaines ann?es.

b.?? Nous n?acceptons pas que le gouvernement, dirig? majoritairement par des membres du Parti des travailleurs (PT), puisse pr?senter comme des grandes conqu?tes ? outre des indices financiers virtuels qui n?int?ressent que les sp?culateurs des ? march?s ? boursiers ? deux modifications constitutionnelles absolument inacceptables. Cela sans consid?rer que les indices financiers virtuels en question constituent l?autre face de la trag?die que conna?t l??conomie r?elle, notamment avec des taux de ch?mage record et une baisse des salaires. Quant aux deux modifications constitutionnelles, nous nous r?f?rons ? la r?forme de la Pr?voyance vieillesse et ? la r?forme du r?gime des imp?ts, qui n?ont fait que remplir les exigences fix?es par le FMI. Le gouvernement pr?c?dent, de Fernando Henrique Cardoso, aurait d?j? pu mener ? bien ces r?formes si la fonction publique n?avait pas r?sist?, avec le soutien, alors, du PT.

c.?? Nous consid?rons, par cons?quent, que le gouvernement? de Lula est d?termin? ? assumer la t?che de la social-d?mocratie traditionnelle:? r?aliser en collaboration avec les d?tenteurs du capital ce que la droite traditionnelle n?a pas la possibilit? de r?aliser, dans des conditions donn?es.

d.?? L?analyse que nous venons d?exposer nous am?ne ? une conclusion: m?me s?il ne l?a pas fait de mani?re explicite, le PT a renonc? irr?m?diablement ? ses principes fondateurs. Actuellement, on peut d?j? assister ? des discussions en vue de la composition d?une plateforme ?lectorale lors des municipales de [octobre] 2004 et des pr?sidentielles de 2006, bas?e sur l?alliance gouvernementale? actuelle (PT, PMDB, PTB, PL). A ces forces politiques s?ajouteront celles qui voudront jouer au donnant-donnant des voix au Parlement. Y compris le Parti Populaire, de Paulo Maluf [un des dirigeants de la droite r?actionnaire], revendique aujourd?hui des postes au plus haut niveau. Des partis comme le PC do B [parti communiste du Br?sil, d'origine mao?ste], le PSB et le PPS, avec quelques voix discordantes, finissent par accompagner et consolider le grand front de centre-droit. Ils laissent un espace vide qui ne peut ?videmment pas rester inoccup?.

C. Ce que nous voulons ?

a.?? Nous croyons dans la lutte des classes laborieuses, de la jeunesse et de la population pauvre en tant qu?instrument privil?gi? pour la conqu?te de l?emploi, du salaire, de la terre, de la sant?, de l??ducation, pour la d?fense des droits des secteurs opprim?s de la population et pour la d?fense de l?environnement, aujourd?hui menac?s par les projets mis en place par le gouvernement.

b.?? Nous ne pouvons pas nous r?signer aux coups port?s aux id?es fondamentales du parti par la direction nationale du PT et par le gouvernement. Par cons?quent, nous avons le droit ? pour ne pas dire l?obligation ? de construire une alternative politique, capable de prendre l?espace ainsi abandonn?. Ce sera une alternative politique de lutte contre le mod?le n?olib?ral et le gouvernement qui est train de l?appliquer et de d?fense des revendications et des valeurs des classes laborieuses. Cette alternative sera d?mocratique et plurielle, de masses et internationaliste, lib?r?e de tous doctrinarismes et d?esprits de secte et fonctionnera sur la base de m?canismes qui garantissent la participation active des militant-e-s, sur la base du droit de tendances et d?un profond respect pour les minorit?s et pour le droit ? l'expression d?opinions diverses. Ce mouvement est ouvert ? toutes celles et tous ceux qui ont d?missionn? ou qui sont encore membres du PT ou d?autres partis, mais qui ne se laissent pas s?duire par les trompettes des palais du pouvoir et qui d?fendent l?ind?pendance des salari?-e-s face ? la bourgeoisie. A toutes celles et tous ceux qui sont conscients de l?incompatibilit? absolue entre les r?ponses aux demandes de justice sociale et les limites donn?es par le cadre du r?gime capitaliste. Enfin, ? toutes celles et tous ceux qui se d?finissent de GAUCHE et qui s?identifient avec le SOCIALISME DEMOCRATIQUE en tant qu?objectif strat?gique, de mani?re explicite et permanente.

c.?? Nous d?fendons la construction d?une alternative avec toutes celles et tous ceux qui: n?acceptent pas la poursuite de la soumission du pays aux int?r?ts des banques et du FMI; qui rejettent l?Alca (Zone de libre-?change des Am?riques), le paiement de la dette externe, l?autonomie de la Banque centrale, les d?t?riorations des droits des salari?-e-s pr?vues dans la proposition de r?forme de la l?gislation sur le travail par le gouvernement de Lula ; qui rejettent la destruction des universit?s publiques pr?vue dans la r?forme sur l?enseignement sup?rieur.

d.?? Voil? ce que nous voulons construire ? partir de la premi?re rencontre. Ce sont uniquement quelques id?es que nous voulons discuter avec des milliers de camarades afin de construire ensemble une nouvelle force politique au service du peuple br?silien. Nous croyons que seulement ? partir de la discussion peut na?tre une force alternative. C?est ? cette discussion que nous convoquons toutes celles et tous ceux qui croient qu?un autre monde est possible et n?cessaire.

Rio de Janeiro, le 19 janvier 2004.

Heloísa Helena, s?natrice

Luciana Genro, Babá, João Fontes*, d?put?s f?d?raux

Agnaldo Fernandes ? Socialismo e Liberdade

Andr? Ferrari ? SR

Carlos Nelson Coutinho

Cid Benjamin

D?merson Dias

Edílson Silva - Pólo Resist?ncia Socialista

Elídio Marques ? Movimento Esquerda Socialista (MES)

Francisco Affonso

Henrique Acker - Movimento Terra, Trabalho e Liberdade (MTL)

Iranilson Brasil,

Jadiel Messias dos Santos ? Sintrasef?

Jefferson Moura ? Movimento Terra, Trabalho e Liberdade (MTL)

Julieta Maria Buoro

Julio Camargo

Junia da Silva Gouv?a - Socialismo e Liberdade

Leandro Konder

Luiz Carlos Lucas

Marcelo Badaró

Marco Antonio Figueiredo - ?nosso tempo ? hoje?

Maria de Souza Lima

Marlene Moreira -, Assibge ? SN

Martiniano Cavalcante ? Movimento Terra, Trabalho e Liberdade (MTL)

Miguel Leme ? SR

Miguel Malheiros ? Corrente Socialiste dos Trabalhadores (CST)

Milton Temer

Ney Nunes - União Comunista

Nilo Sergio Aragão - ?nosso tempo ? hoje?

Pedro Fuentes ? Movimento Esquerda Socialista (MES)

Reginaldo Schenermann - ?nosso tempo ? hoje?

Rob?rio Paulino ? Movimento Terra, Trabalho e Liberdade (MTL)

Roberto Leher

Roberto Morales ? Movimento por uma tend?ncia proletária (MTP)

Roberto Robaina ? Movimento Esquerda Socialista (MES)

Ronaldo Alves

Rosangela Alves

Sandro Pimentel ? Movimento Esquerda Socialista (MES)

Silaedson Juninho ? Corrente Socialiste dos Trabalhadores (CST)

Tostão - Socialismo e Liberdade

Wellington Cabral - Corrente Socialiste dos Trabalhadores (CST)