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Lendemains de votation
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Félicitations…

Le néo-corporatisme au quotidien: au lendemain du 25 septembre, le Conseil d’Etat genevois félicite conjointement l’Union des associations patronales genevoises et la Communauté genevoise d’action syndicale.

La direction de la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) n’en attendait probablement pas tant. C’est par lettre officielle que le Conseil d’Etat genevois l’a, conjointement à l’Union des associations patronales, félicitée de “ses efforts pour garantir à notre canton les conditions-cadre nécessaires à son bien-être économique et social” et de son “engagement remarquable […] dans le cadre de la votation populaire sur l’extension de la libre circulation” (voir fac-similé).

Signée par la ministre des finances, la libérale Brunschwig-Graf, la missive souhaite la poursuite de “l’action commune [gouvernement-patronat-syndicats] sur cette lancée dynamique et constructive”. Une consécration en bonne et due forme de la nouvelle phase du néo-corporatisme scellée à l’occasion de la votation du 25 septembre.

D’aucuns, y compris “à gauche toute”, appellent désormais le patronat et les autorités à “tenir leurs promesses”. A Genève, le Conseil d’Etat, suivant les appels du patronat, n’a pas tardé à montrer comment il entendait le faire: blocage des salaires du personnel de l’Etat, suppression du statut de fonctionnaire et diminution des prestations à la population. Serait-ce cela le “bien-être économique et social” pour lequel la CGAS a fait preuve d’un si “remarquable engagement” ?

On peut se demander si les félicitations du Conseil d’Etat s’adressaient aussi aux fonctionnaires de la CGAS qui ont réussi le dimanche 25 septembre un véritable exploit. Sous le regard admiratif et goguenard de Martine Brunschwig-Graf, Jacques Simon-Eggly (conseiller national libéral) et Pierre Weiss (secrétaire de l’Union patronale et député libéral), ces fonctionnaires syndicaux, cadres de la CGAS, ont agressé et bousculé un cameraman et un journaliste de la TSR pour empêcher physiquement l’interview d’un porte-parole du Non de gauche, Paolo Gilardi, inculpé par ailleurs dans l’affaire dite “des TPG” [le blocage des TPG lors d’une grève de la fonction publique au printemps 2004]. Au siège bernois de l’Union syndicale suisse (USS), la “démocratie syndicale” s’exerce par le licenciement de ceux qui ne sont pas d’accord. A Genève c’est plus “physique”. De toute évidence, le néo-corporatisme, c’est “bon pour la tête” des directions syndicales et social-démocrates.

 

 
         
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