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Parlons salaires…
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… et plus-value

Le travail rémunéré n’empêche pas de « tomber dans la pauvreté ». L’étude de Caritas (Christin Kherli et Carlo Knöpfel, Manuel sur la pauvreté en Suisse, 2007, p. 80) indique que 231’000 personnes, âgées de 20 à 59 ans et exerçant une activité rémunérée vivaient en 2003 dans un ménage de working poor. En 2004, 137’000 ménages avec un total représentant 513’000 personnes, dont 233’000 enfants comptent des working poor. Il y a là l’image de la surexploitation d’une force de travail fragilisée. Les effets se mesurent en termes de « manques » : de stabilité de l’emploi, de protection légale, de revenu pour subvenir à des besoins élémentaires, de ressources pour échapper à la désafiliation sociale.

A l’opposé, les salaires – sans mentionner les retombées de la fortune accumulée – des PdG des grandes sociétés reflètent la distribution de plus en plus inégalitaire de la richesse produite par l’ensemble des salarié·e·s. Exemples du salaire – de la captation de la plus-value – des « Chef » comme l’écrit la Handels­Zeitung (16-22 mai 2007) : D. Vasella, Novartis : 44 millions (+24,6 % par rapport à 2005) ; M. Ospel, UBS : 26,591 M (10,9 %) ; F. Humer, Roche : 21,6 M (14,3 %) ; W. Kielholz, Credit Suisse : 16 M (32 %) ; P. Brabeck, Nestlé : 14 M. (1,8 %) ; S. Scheiff, Adecco : 7,9 M (?) ; T. Limberger, Oerlikon : 7,7 M (266,3 %) ; E. Tanner, Lindt & Sprüngli : 6,17 M (16,5 %) ; M. Pragnelli, Syngenta : 5,37 M (3,5 %) ; A. Schindler, Schindler : 5,1 M (10,9 %), A. Rummelt, Sandoz-Novartis 4,7 M ( ?) ; R. Bär, Julius Bär : 4,5 M (59,6 %) ; J. D. Gier, Julius Bär : 4,5 M (60,7 %) ; M.  Ackermann, Holcim : 4,07 M (-1,2 %) ; R. Dörig, Swiss Life 3,95 M (9,8 %) ; P. Forstmoser, Swiss Re : 3,99 M (30,8 %) ; R. Schäubble, Bâloise : 2,97 M (26,9 %) ; E. Jornod, Galenica 2,015 M (37 %), E. Walser, Helvetia : 1,32 M (?) ; C. Bubb, Implenia : 1,27 M (13,8 %). 

La simple comparaison (graphique Les salaires stagnent malgré le «boom») entre l’évolution du PIB (Produit intérieur brut) et celle des salaires réels – évolution exagérée car n’incluant pas les primes qui amputent le salaire disponible en 2006 de 0,3 % en moyenne ni la hausse des cotisations au 2e pilier – donne une idée de la distribution inégale de la richesse. Cela traduit, sur le fond, l’allocation structurellement inégale de la propriété privée.

Une comparaison entre ces salaires et les hausses des revenus (salaire + fortune valorisée à la Bourse, voir graphique SPI) de la couche des 20 % les plus riches révélerait un fossé aussi insondable que l’ensemble de projets réactionnaires de défiscalisation de ces riches par Merz. (CAU)

Salaires SPI

(23 mai 2007)

 
         
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