labreche  

 

         
Des statistiques ineptes. Toutefois, tout confirme la position renforcée des plus riches
homeR
 

Progression de la concentration de la richesse…

Dario Lopreno

S’il faut illustrer à quel point, en Suisse, les autorités et le patronat n’ont à affronter d’opposition ni politique ni syndicale, à quel point le grand parti de gauche (PSS) et les syndicats se laissent imposer les termes du débat social, deux exemples suffisent.

A quoi sert la statistique?

Premièrement – et pour reprendre le constat des auteurs de l’excellente étude de Caritas Suisse sur la pauvreté [1] – une rapide consultation de l’encyclopédie statistique on line ou de l’annuaire de l’Office fédéral de la statistique (OFS) permet de savoir combien de cerfs, sangliers, chamois, marmottes, chevreuils, lièvres, renards, blaireaux, martres, fouines, putois, petits tétras, lagopèdes, bartavelles, perdrix grises, cailles, faisans, bécassines, bécasses, canards sauvages, oies sauvages, ramiers, corneilles, pies et geais ont été abattus chaque année, de 1970 à aujourd’hui. Avec en sus les regroupements concernant le gibier à poil (au sens propre) et à plume, dans trois séries de tableaux très fonctionnels permettant de comparer les données brutes et de calculer les taux, par espèce, par espèce et canton et par espèce et cause de mort (par exemple, tué par l’âge, la faim, une machine agricole, une automobile, une locomotive, une balle, un chien, un lynx, un pesticide, etc.) [2].

Par contre si, dans les statistiques du même OFS, je cherche le nombre de pauvres (des êtres humains s’entend, pas du gibier pauvre), j’obtiens plusieurs tableaux, très partiels ou anciens ou inutilisables. En outre, j’ai accès à un certain nombre d’études méthodologiques complexes, mais «quant à savoir combien de personnes vivent dans la pauvreté, on ne le trouve nulle part» [3] et les données existantes ne présentent en outre «pas de suivi dans le temps», comme l’affirme Caritas.

Deuxièmement, comme le mentionne Hans Kissling, auteur de l’ouvrage en allemand et non traduit – intitulé Reichtum ohne Leistung. Die Feudalisierung der Schweiz [4] – et ainsi que nous permet de le comprendre l’Administration fédérale des contributions (AFC) [5], cette dernière produit non seulement la seule statistique existant sur la fortune en Suisse, mais c’est une statistique que l’on peut objectivement qualifier de foncièrement débile.

D’une part l’AFC, qui réalise cette statistique de la fortune imposable, à intervalles très irréguliers depuis 1969, ne dispose pas elle-même des données fiscales cantonales. Qui plus est, les données qui lui sont fournies par les cantons sont agrégées et ne sont pas standards, ce qui signifie qu’il est impossible de les retravailler pour en donner des approches plus fines que des totaux cantonaux (par ex. pour les communes, les classes d’âge, les revenus, le type de ménage, etc.).

D’autre part l’AFC ne dispose pas de séries statistiques. Prenons un exemple, avec les quatre dernières statistiques de 1991, 1997, 2003 et 2004. Aucune n’est réellement comparable avec la précédente, car les bases méthodologiques ont évolué (?) entre deux statistiques. De surcroît, ces changements méthodologiques ont été réalisés sans proposer de clef de passage des chiffres d’une série à l’autre. En outre, dans la plupart des cantons certains éléments non négligeables de la fortune ne sont pas – ou sont seulement partiellement – pris en considération dans la fortune imposable. Par ailleurs l’AFC fournit des données sans se préoccuper le moins du monde du manque total d’estimation de la fortune détenue à l’étranger, comme la réalisent – même si les données sont nettement en dessous de la réalité – les magazines économiques Bilan et Bilanz [6]. De plus les biens immobiliers relevés par la statistique fédérale sont évalués selon leur valeur fiscale, c’est-à-dire très sensiblement inférieure à la valeur vénale. Qui plus est, la statistique de l’AFC, qui fournit des données agrégées très grossières pour des classes de revenu, plafonne avec les détenteurs de «10 millions et plus» de fortune nette, omettant une catégorisation au-dessus de cette valeur. Sans omettre le fait que l’AFC décompose la fortune d’une seule personne qui l’a répartie légalement dans plusieurs cantons en autant de détenteurs statistiques différents donc moins fortunés (moins de concentration de la richesse).

Enfin, précisons que la statistique fédérale ne pipe mot de l’endettement des plus pauvres. En effet, la situation de ceux qui ne possèdent rien ou pas grand-chose est encore plus grave qu’il n’y paraît si l’on tient compte des 420’000 crédits à la consommation, en majorité détenus par les catégories les plus vulnérables, pour un total de 7 milliards de francs en 2006 [7]

Les publications de l’AFC sont finalement tellement inutilisables que Hans Kissling, qui a dirigé l’office statistique du canton de Zurich pendant quinze ans, a dû renoncer dans son ouvrage à étudier la concentration de la fortune en Suisse. Hormis quelques informations globales sur le plan helvétique, il a dû se limiter à étudier la question dans le seul canton de Zurich considéré comme représentatif de la situation suisse dans son ensemble [8]. En effet, ce canton tient une statistique quadriennale un peu plus détaillée de la fortune et ce depuis 1991; or, le 1/6 des détenteurs de la fortune du pays y réside.

Le bureau Ecoplan «de recherche et de conseil en matière économique et politique», comme il se nomme lui-même, sous-traitant d’une étude pour l’AFC [9], exprime l’inexistence de statistique suisse sur la fortune par cet helvétisme: «la fiabilité des statistiques sur la fortune est quelque peu limitée par une prise en compte des données parfois lacunaires» [10].

La «féodalisation» de la Suisse

C’est pour traiter de la concentration impressionnante de la fortune en Suisse que Kissling a utilisé la notion de «féodalisation» de la Suisse. Hans Kissling est un libéral déclaré et convaincu, dans la lignée des libéraux classiques, opposés à l’inégalité que constitue l’institution de l’héritage, mais favorables à la concurrence et aux inégalités sociales, cela en parfaite conformité avec la théorie de l’égalité naturelle et son corollaire la théorie de l’inégalité sociale. La formule «féodalisation» est forte. Kissling ne développe pas pour autant l’idée – qui lui est prêtée par un grand nombre de publications qui citent simplement ce mot choc – que la Suisse replonge dans la féodalité. Mais il se sert de cette formule, comme il le précise, en tant que métaphore pour exprimer une concentration de la richesse qui nous renvoie aux images de la féodalité, à des «ressemblances» dues à l’accroissement impressionnant de l’écart entre riches et pauvres et, encore plus, entre ultra-riches et pauvres.

Contrairement au raccourci simplificateur que nous sert l’(ex-)journaliste Jacques Pillet – «sensible au balancement entre […] bêtise et intelligence», comme il l’écrit lui-même sur son blog –, Kissling, rigoureux, ne parle pas de «Suisse féodale», mais de «féodalisation de la Suisse». Il en va de la différence entre une métaphore utilisée pour exprimer une tendance voire une ressemblance, mais pas un état de fait existant.

Selon la statistique cantonale officielle zurichoise qui, de l’avis de l’auteur, sous-estime considérablement la fortune réelle pour des raisons tout à fait similaires à celles énoncées à propos de la statistique fédérale, les données suivantes peuvent être établies.

• Tout d’abord, en 1991, les 100 contribuables les plus riches (le 0,016 % des 642’000 contribuables du canton) détenaient plus de 9 milliards de francs, soit ce que «possédait» le 70 % des contribuables, partant des plus démunis. Tandis qu’en 2003 les 100 contribuables les plus riches du canton (le 0,014 % des 730’000 contribuables) concentrent dans leurs mains plus de 21 milliards de francs, soit ce que détient le 76 % des contribuables.

• Ensuite, en 1991, si l’on ne prend en compte que les 10 contribuables les plus fortunés (le 0,0016 % des contribuables), ils déclaraient posséder plus de 2,7 milliards de francs, soit ce que détenait le 53 % des contribuables, en partant du bas de l’échelle. Tandis qu’en 2003 les 10 contribuables les plus fortunés (le 0,0014 % des contribuables) déclaraient une fortune de plus de 8,5 milliards, soit l’équivalent de ce que celle déclarée par le 64 % des contribuables.

• Et enfin, si en 1991 on n’examine la situation des trois contribuables les plus fortunés (le 0,00048 % des contribuables, vous avez bien lu, nous parlons bien de trois personnes!), ils déclaraient plus de 1,3 milliard de francs, soit ce que détenait le 45 % des contribuables «les plus démunis». Tandis qu’en 2003 les trois contribuables les plus fortunés (le 0,00041 % des contribuables) possédaient 4,5 milliards, soit ce que détient le 56 % des contribuables. Autrement dit, trois personnes captent – ou ont joui de transferts de fortune issus de leur cercle social – une fortune équivalente à celle de plus de la moitié de la population, comme le souligne Kissling.

Sachant, par exemple, qu’en 2003 les personnes percevant l’aide sociale, qui sont au nombre de 40’000 à Zurich, ont augmenté de 33 % en deux ans (2001-2003), ces données prennent tout leur sens [11].

La réalité dépasse le constat

Une précision de taille s’impose ici. Kissling considère les estimations de Bilanz et de Bilan [12] comme plus proches de la réalité que les statistiques officielles; bien qu’en dessous de la réalité réelle. Ainsi, en 1990 (chiffre un peu plus bas que celui de 1991 que nous devrions prendre), à Zurich, les 10 plus grandes fortunes du canton totalisent 11,5 milliards de francs et 21 milliards en 2003. Soit respectivement 4 fois et 2,5 fois plus que l’estimation officielle zurichoise qui est, elle, moins mauvaise que celle fédérale… De même, en 1991, les trois contribuables zurichois les plus fortunés détiennent 6 milliards et, en 2003, 13,5 milliards, soit respectivement 4,6 fois et 3 fois plus que l’estimation officielle.

Sans compter deux éléments. D’un côté, deux parmi les cantons voisins de Zurich, Zoug et Schwyz, ont sensiblement baissé leurs impôts sur la fortune, notamment entre 2000 et 2003, de manière nettement plus marquée qu’à Zurich [13]. D’un autre, l’accroissement de la proportion de revenus élevés au niveau des districts, de 1995 à 2003, a été particulièrement marqué dans le sud du canton de Zurich, mais davantage encore dans les cantons de Zoug et de Schwyz [14]. Il semble alors plus que probable que des fortunes non négligeables se sont déplacées, partiellement ou intégralement, à Zoug ou à Schwyz au fil de ces années marquées par des modifications d’imposition, ce qui ne laisserait pas apparaître la concentration supplémentaire de richesse qui s’est ainsi produite.

Curieusement, pratiquement la totalité de la presse, bourgeoise ou dite d’opposition, passe ces dernières informations sous silence. Hormis les journalistes et critiques agissant par ignorance, nombre de publicistes semblent s’être dit: «Reconnaissons le scandale, puisqu’il est posé publiquement, mais n’en rajoutons pas…»

En se fondant sur les données cantonales zurichoises, sur une étude du Fonds national de la recherche et sur les statistiques fédérales, Kissling procède à une extrapolation des données zurichoises pour la Suisse entière afin d’estimer quelle est la somme globale qui est transmise par héritage en Suisse. Il en déduit que, durant ces trois dernières décennies, 178’000 personnes ont hérité quelque 970 milliards de francs. Parmi elles, 13’000 ont hérité chacune de plus de 10 millions, 900 de plus de 100 millions. L’auteur se réfère également à une étude de l’ONU de 2006 [15], qui classe la Suisse en tête des pays où la fortune connaît son plus haut taux de concentration. Selon cette étude, qui se réfère au début des années 2000, les 10 % les plus riches de Suisse détiennent le 71 % de la fortune totale.

Des propositions libérales et banales

A ce stade, Kissling met en avant une série de propositions que nous allons mentionner plus bas. Il les fonde sur sa vision explicitement «méritocratique» du monde, comparant les cursus de vie et carrières à des compétitions sportives, sur la défense de «l’égalité des chances» et sur son corollaire l’inéluctabilité des inégalités sociales. Toutefois, il défend l’idée, classique, que des inégalités trop marquées prétéritent la croissance économique, et que la disponibilité de fortunes très importantes crée des pressions telles sur le marché immobilier, au point d’entamer les richesses des moins fortunés, de faire irrésistiblement monter les prix de l’immobilier et d’accroître les processus d’appauvrissement des plus vulnérables.

Il en va du respect de l’article 4 de la Constitution de 1848, sur l’égalité des chances, écrit l’auteur. Mais il en va aussi de la sauvegarde de l’économie de marché, de la paix sociale, et de coûts sociaux trop chers induits par cette hyper-concentration de la fortune, selon Kissling.

Dans ce cadre il développe même une série d’arguments contre les trop hauts salaires, du genre Vasella ou Ospel compatibles. Et enfin il s’élève contre la concurrence fiscale – vers le bas évidemment – qui se joue autour des impôts sur la fortune d’un canton à l’autre [16].

Les mesures qu’il propose [17], afin de (re-)mettre en place une fair économie de marché, s’articulent entièrement autour de l’augmentation sensible des impôts sur l’héritage (jusqu’à 50 %). Cela toucherait au demeurant moins de 5 % de la population. Selon Kissling, cette imposition permettrait de dégager des capitaux qui deviendraient disponibles pour:

• diminuer la charge fiscale sur les revenus bas et moyens;

• défiscaliser les fondations pour qu’elles deviennent des acteurs prépondérants de la politique sociale et encourager les coopératives dans tous les domaines de l’activité économique;

• mettre en place la participation des travailleurs dans les entreprises, ainsi que le capitalisme populaire (détention d’actions par les salariés d’une entreprise);

• et enfin, investir dans les infrastructures favorables à l’égalité des chances, notamment dans les crèches et dans les mesures en faveur de groupes très défavorisés.

Reprenant une fort vieille référence, Kissling nomme cela l’ordolibéralisme [18]. Cette dernière partie nous intéresse surtout en ce qu’elle démontre trois éléments. Premièrement, que le tsunami néo-conservateur déferle avec tellement de force et sans rencontrer de réelles résistances que même une petite fraction de représentants de la classe dominante craint de voir se mettre en place une société d’insécurité profonde et de risque de désordres et heurts sociaux protéiformes.

Deuxièmement, les conclusions de Kissling démontrent combien certains acteurs de la pensée libérale – et plus généralement bourgeoise – craignent une dégradation irréversible du «climat social» et les répercussions socio-politiques possibles de l’arrogance toujours plus affichée et sans limites de pans entiers de la classe dominante dans sa lutte pour l’appropriation de la richesse sociale. Ils manifestent ainsi le constat qu’ils font de l’extrême violence du capitalisme «mondialisé et libéralisé», avec ses conséquences sociales, existentielles, souvent dramatiques pour une part croissante de la population.

Troisièmement, elles nous démontrent combien la science sociale libérale – ou bourgeoise – fait tout et sait faire tout pour éviter de parler de l’essentiel. Trop de gros héritages, trop de richesses dans les mains de trop peu de gens, trop de hauts salaires parmi les quelques super-cadres des entreprises, tous ces constats sont détachés des causes structurelles qui permettent et facilitent leur apparition et concrétisation. Et cela renvoie à la structure même de la société capitaliste où une minorité «dispose des hommes, des machines et des biens». Les inégalités font système et sont le produit du système. Le débat ne porte pas sur cela, y compris les «socialistes» s’adaptent au moule de l’ordolibéralisme.

Il suffit de lire, sur le Web, les réactions et critiques à cet ouvrage de Kissling provenant des droite, centre et gauche du socialisme helvétique, pour voir combien toutes se bornent à traiter uniquement des chiffres sur les différences de fortune…

 

La place forte zurichoise

Les «féodaux» zurichois de la richesse voient leur position confirmée sous l’angle de l’attractivité de «la place économique zurichoise». L’institut économique bâlois, le BAK, a publié, le 4 septembre 2008, un indice de l’attractivité des régions métropolitaines pour le capital.  Ainsi le «BAK Economic Attrativeness Index» – rendu public pour la première fois – place Zurich avant Londres. Parmi les indices retenus le taux d’imposition – le plus bas possible pour le capital et les riches – ainsi que la flexibilité de la législation du travail sont en bonne place. «Plus que tout autre chose, ce sont les bas taux d’imposition pour les personnes et le capital (business) qui favorisent la position de Zurich dans l’échelle. Dans aucune autre région [des 22 analysées en Europe] le taux d’imposition effectif pour les employés est aussi bas qu’à Zurich».

A cela le BAK ajoute la jonction entre l’université, l’ETH et les entreprises, ce qui facilite la rentabilisation des investissements en termes d’innovations, qui sont subventionnées par la dépenses publique (grandes écoles). Cela débouche aussi sur des revenus issus de la propriété intellectuelle.

Puis l’étude du BAK souligne que: «seulement les régions suisses disposent de lois régissant le marché du travail plus libérales que celles de Copenhague». L’accumulation de la richesse à Zuriche, entre autres de la fortune, est corrélée à la débilité de l’imposition, à la capacité de capter – entre autres au travers des «revenus boursiers» – la plus-value produite régionalement et internationalement et de participer, directement, à des investissements de pointe fort rentables.

 

Le must du golf zurichois

L’Association suisse de golf (ASG) compte 93 clubs et 52’967 membres. Ils se répartissent ainsi: 28’730 hommes; 18’196 femmes et 6 041 juniors. Ce nombre est en croissance: plus 7,6 % de 2007 à 2008. Sur le total, quelque 15’000 sont des «indépendants».

Le golf connaît aussi un classement social. Etre membre peut coûter 2 500 francs par année, mais le golf n’a pas 18 trous. Ou 30’000 francs pour devenir membre, par exemple, de celui de Küssnacht am Rigi (SZ) avec 18 trous.  A cela s’ajoute la cotisation annuelle.

Parmi les golfs ressortent ceux qui réunissent les vrais riches ou qui veulent le devenir. Ainsi se détachent les clubs privés de Schönenberg (Zurich), le Dolder-Zurich (proche du Dolder, l’hôtel hyperluxe), le Zumikon-Zürich. Genève a aussi le sien. Pou y entrer, il faut disposer de quelques parrains qui «font le poids» ou qui disposent «d’un porte-monnaie épais» comme l’écrit la Handelzeitung du 3-9 septembre 2008.

Les golfs représentent des investissements importants et des joueurs en forme, financière aussi. Que les plus huppés se concentrent dans la région zurichoise rien que de plus normal; la corrélation avec la fortune est évidente. Parmi les membres des golfs huppés on retrouve: Armin Meyer de Ciba SC; Walter Kielholz du Credit Suisse; Thomas Bechtler de Zelleweger Luwa; Raymond Bär de la banque Julius Bär; Ernst Tanner de Lindt & Sprüngli; Philippe Gaydoul de Denner; Kurt Feller de Rieter; Mathis Cabiallavetta de Marsh & McLennan (un ancien d’UBS qui fut écarté) et de la Swiss American Chamber of Commerce; Willy Strothotte de Glencore (la firme de trading parmi les plus grandes du monde), Adriana Ospel-Bodmer d’Adbodmer AG. Tous sont membre d’un des clubs mentionnés de la région zurichoise.

 

1. Christin Kehrli, Carlo Knöpfel, Manuel sur la pauvreté en Suisse, publication Caritas Suisse, Lucerne, 2007, p. 50.

2. Cf. Office fédéral de la statistique (OFS), tableau je-f-07.03.98.01.xls (1980 à 2006) et tableau Suisse - Sylviculture - Données, indicateurs - Faune et chasse - Gibier à poil abattu (1970 à 2006).

3. Manuel sur la pauvreté…, p. 50.

4. On pourrait traduire ce titre par Richesse sans mérite [ou mieux encore, Richesse sans performance]. La féodalisation de la Suisse (Rüegger Verlag, Zürich, 2008). C'est une étude portant sur la concentration de la fortune en Suisse et prônant une société profondément méritocratique et compétitive.

5. Administration fédérale des contributions, Statistique de la fortune des personnes physiques pour l'ensemble de la Suisse (années 1991, 1997, 2003, 2004), Berne, 1993, 1999, 2006 et 2007.

6. Chaque année, depuis 1983, dans son numéro de décembre, le mensuel Bilanz produit une estimation des fortunes des familles les plus riches de Suisse. Bilan a repris cette formule depuis son lancement.

7. Hans Kissling, op. cit., p. 22, Vermögenslose.

8. Hans Kissling, op. cit., p. 19, Die Datengrundlagen.

9. Ecoplan, Verteilung der Wohlstands in der Schweiz (Studie im Auftrag der Eidgenössischen Steuerverwaltung), Berne, 2004; rapport réalisé sur mandat de l’Administration fédérale des contributions, commandé en en réponse au postulat de la conseillère nationale socialiste Jacqueline Fehr, 01.3246, du 9 mai 2001.

10. Ecoplan, résumé en français (Répartition de la richesse en Suisse) du rapport cité, p. 18

11. Office fédéral de la statistique, Rapport social 2003 pour le canton de Zurich, Berne, 2005 et OFS, Les informations de la statistique suisse de l’aide sociale, Berne, juin 2003.

12. Calculs personnels à partir de Bilanz, «Die 175 Reichsten der Schweiz», mensuel, Zurich, 11/1990 et Bilan, «Les 300 plus riches de Suisse», mensuel, Lausanne, 12/2003.

13. Cf. les tableaux Fortune nette: charge due aux impôts cantonaux et communaux et paroissiaux, pour 2000 et 2007, de l'Administration fédérale des contributions.

14. Jeitziner Bruno et Peters Rudi, «Répartition régionale des revenus et de la fortune en Suisse: que nous apprend la statistique fiscale?», La vie économique, mensuel, Berne, décembre 2007.

15. Davies James B. et alii, The World Distribution of Household Wealth, Helsinki, Londres, New York, 2006.

16. Hans Kissling, op. cit., pp. 62 et 64 à 70.

17. Hans Kissling, op. cit., pp. 71 à 102.

18. Il s'agit, très succinctement, d'un libéralisme économique, mâtiné d'une politique d'intervention, soit étatique, soit indirectement étatique, destinée à canaliser les conséquences les plus graves et les plus contre-productives – dans tous les sens du terme – de l'économie de marché. L'ordolibéralisme va de pair avec une vision moraliste du monde et des règles de vie.

(20 septembre 2008)

 
         
Vos commentaires     Haut de page