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Toutes et tous ensemble, le 23 septembre !
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C’est le moment de dire NON, sur les lieux de travail et dans la rue, à ceux «d’en haut» et à leur politique antisociale.

Agostino Soldini

Le Syndicat des services publics (SSP) a décidé d’appeler à une journée nationale d’actions et de grève le 23 septembre prochain. C’est une échéance très importante.

Le Conseil fédéral continue en effet de plus belle avec sa politique antisociale. Lors des votations du 16 mai dernier, nous avons pourtant dit trois fois NON, massivement, à cette politique. Quel mépris du vote populaire!

Conseil fédéral et gouvernements cantonaux poursuivent les coupes dans les services publics. Ainsi, 20% des liaisons ferroviaires régionales, soit un train (ou un car postal) sur cinq, sont menacées (SonntagsZeitung, 20 juin 2004). Dans les cantons, c’est la même rengaine. L’offensive porte sur tous les tableaux: diminution des subventions, remise en cause des mécanismes salariaux, etc. A la Ville de Lausanne, dirigée par la «gauche plurielle», par exemple, le salaire à l’embauche des secrétaires avec CFC d’employée de commerce a été réduit de Fr. 400. par mois! «Même nous, au Parti radical, on n’aurait jamais osé aller si loin», déclare un élu de ce parti (24 heures, 24 juin 2004).

A Zurich, qui joue souvent un rôle pionnier pour le reste de la Suisse, le Conseil d’Etat veut réduire l’offre et la qualité des soins pour celles et ceux qui n’ont pas d’assurances complémentaires. Le temps consacré à chaque patient•e, de même qu’aux membres de sa famille, va être réduit. Il y aura moins de choix de menus et les chambres ne seront plus équipées de télévisions: les conditions d’un séjour à l’hôpital deviendront plus pénibles. Enfin, l’attente pour des opérations qualifiées de «non urgentes» sera plus longue (cf. p. 5).

Ces attaques ne font qu’alimenter le mécontentement des usagers•ères. Le but, c’est qu’une partie d’entre eux/elles se tournent vers le secteur privé (cf. p. 5). Pour la formation de leurs enfants par exemple. Mais aussi pour les soins, comme à Zurich, où les mesures annoncées stimuleront la conclusion d’assurances complémentaires au profit… des actionnaires des caisses maladie.

C’est ainsi l’esprit solidaire des services publics qui est sacrifié sur l’autel de la rentabilité et du profit.

Face à cette situation, il n’y a pas mille solutions. Les dirigeant·e·s du Parti socialiste (PS) ont fait leur choix, résumé par le conseiller fédéral Moritz Leuenberger: «La direction du pays est assumée d’une manière collégiale par l’ensemble du Conseil fédéral (…) et je trouve que c’est une très bonne solution» (Le Matin dimanche, 20 juin 2004). Ils participent à la mise en œuvre d’une politique antisociale. A la tête de La Poste, par exemple, où ils ferment des bureaux à tours de bras. Mais aussi dans les exécutifs cantonaux et communaux. Avec leurs amis Verts. C’est ainsi Verena Diener, écologiste, qui réduit, à Zurich, les prestations des hôpitaux publics. C’est Thomas Burgener, du PS, qui ferme la maternité de l’Hôpital de Martigny. C’est Valérie Garbani, nouvelle élue «socialiste» à la Municipalité de Neuchâtel, qui déclare (avant même d’entrer en fonction!): «Je suis d’accord de (…) faire des économies et de soutenir, par exemple, une non-indexation temporaire des salaires» (Le Temps, 11 juin 2004).

Bref, partout, c’est l’unité avec la droite contre les services publics et contre les salarié·e·s qui y travaillent. Pascal Broulis, ministre radical des Finances du canton de Vaud, résume cet état d’esprit: «Au sein du Conseil d’Etat, nous créons tous ensemble un climat propice aux coupes» (L’AGEFI, 22 juin 2004).

Quant aux «aiguillons» du PS, le POP/PdT et solidaritéS, leurs responsables font de la politique politicienne: les institutions sont leur horizon, les parlements le centre de leur activité, en attendant de réaliser leur rêve, un strapontin gouvernemental, municipal ou cantonal. A l’image de Joseph Zisyadis, dont l’objectif est toujours d’«être un des sept qui dirigent le canton» [de Vaud] (Le Matin, 6 août 2003).

Notre logique est tout autre. Le message du 16 mai n’ayant pas passé, c’est le moment de dire NON sur les lieux de travail et dans la rue à ceux «d’en haut» et à leur politique antisociale. Sous la forme de grèves, partout où cela est possible. C’est le seul moyen de résister à la diminution des moyens pour la formation, aux fermetures d’hôpitaux, etc. D’où l’importance de la journée du 23 septembre prochain.

Les salarié·e·s des secteurs public et parapublic seront en première ligne, mais rien n’empêche de faire de cette journée un moment de lutte plus large: des plâtriers-peintres aux typos, des ouvriers du gros œuvre aux postiers, des étudiant·e·s aux «femmes en colère», toutes et tous, nous avons mille et une raisons de nous mobiliser! Bref, le 23 septembre peut devenir un «deuxième tour social», après le rejet dans les urnes, le 16 mai dernier, du paquet antisocial du Conseil fédéral. Voilà la voie à suivre pour faire face aux projets patronaux et pour constituer, à terme, un bloc social de classe indépendant du bloc bourgeois et de ses alliés.

 
         
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