Suisse – Autre Davos 2003
 
 

Nous publions, ci-dessous, les trois résolutions adoptées par les plus de 750 participants au meeting de conclusion de l'Autre Davos, le jeudi 23 janvier 2003 à Zurich.

L'adresse envoyée à Lula n'a, évidemment, pas changé sa décision. Mais elle entrait en syntonie avec les réactions du meeting d'ouverture du Forum social mondial de Porto Alegre, où une grande partie des participants a, spontanément, demandé à Lula de renoncer à son déplacement à Davos. Lula a promis aux femmes et hommes présents à Porto Alegre qu'il ne trahirait pas ses idéaux. L'attitude de Lula entre en écho avec la composition de son gouvernement. En effet, y cohabitent des amis des «Global Leaders» du WEF – tels que les ministres de l'Agriculture (Roberto Rodrigues) et de l'Industrie (Luiz Fernando Furlan), le président de la banque centrale (Henrique de Campos Meirelles) ou le vice-président (l'industriel du textile José Alencar) – et des supporters se déclarant favorables aux mouvements sociaux, tel Miguel Rossetto, ministre de la Réforme agraire. La résultante de cette cohabitation est claire: un discours égalitaire à Porto Alegre, une diplomatie de bon aloi au WEF.

Quant à Micheline Calmy-Rey, il n'est pas besoin de fréquenter les couloirs du pouvoir américain pour savoir que sa détermination au «frein à l'endettement» dans le cadre des finances publiques de l'Etat genevois a été plus efficace que sa «pédale douce» pour raisonner Colin Powell. D'ailleurs, elle n'a insisté, dans sa conférence de presse, que sur deux points: les conséquences humanitaires de la guerre et une proposition de bons offices. Sur le premier point, lors des débats retransmis par BBC World, ladite socialiste Micheline Calmy-Rey se trouvait largement à droite d'un évÍque norvégien ou des représentants des ONG. Sur le second, depuis 1945, les «bons offices» servent à placer les pions des intérÍts du capitalisme helvétique, telles les pierres blanches de Blanche-Neige et les sept nains pour suivre à la trace l'impérialisme dominant du moment, les Etats-Unis. Cela permet toujours, aux cercles dirigeants helvétiques, d'en retirer quelques avantages. Micheline Calmy-Rey a rapidement appris la leÁon que l'administration fédérale lui a faite. L'administration Bush et Colin Powell risquent de ne pas garder un souvenir impérissable de la «diplomate socialiste». – Réd.

Adresse au Président Brésilien Lula

Les participant-e-s à l'Autre Davos, réuni-e-s le 23 janvier 2003 à Zurich, adressent une requÍte au Président du Brésil, Lula: «Renoncez à participer au WEF de Davos, en Suisse.»

• L'Autre Davos a été initié – en l'an 2000 – par des femmes et des hommes qui ont de longue date soutenu les espoirs placés dans l'élection de Lula et du Parti des travailleurs (PT) au Brésil. Quelques noms suffiront: FranÁois Houtart, Riccardo Petrella, Samir Amin, Tariq Ali, Suzan George, etc.

• Parallèlement à l'Autre Davos, en Suisse, le Forum de Porto Alegre traduit les aspirations de toutes les forces alter-mondialistes des pays du Centre comme de ceux de la périphérie.

• Sous prétexte de protéger des «Global Leaders» – dont le va-t-en-guerre Colin Powell – le gouvernement Suisse a mis en place un système de surveillance et de répression qui vise à criminaliser une manifestation massive le 25 janvier 2003 à Davos.

Ce système ressemble en tous points aux mesures de filtrage des demandeurs d'asile en Suisse qui sont politiquement réprimés dans leurs pays, comme ce fut le cas au Brésil lors des années de dictature, dès 1964  jusqu'au milieu des années 80.

• Votre présence au WEF – dans un climat de mobilisation contre la guerre des Etats-Unis à l'encontre de l'Irak et à un moment où la militarisation de Davos exprime la coupure radicale entre les «Global Leaders» et la société civile – reviendrait, de facto, à cautionner la pratique de ces «leaders», qui ont déjà infligé des maux sociaux terribles au peuple du Brésil et à tous ceux de l'Amérique Latine.

Comme Emir Sader, le militant et politologue brésilien, vous l'a demandé: «Renoncez à Davos, au WEF. Ses neiges sont polluéesÖ et sentent déjà l'odeur des bombes qui tomberont sur Bagdad.»

Adresse à Madame la Conseillère Fédérale Calmy-Rey

Le Parti Socialiste Suisse (PSS) déclare s'opposer à la guerre américaine contre l'Irak et son peuple. Il appelle à manifester à Davos le 25 janvier 2003.

Les participant-e-s à l'Autre Davos à Zurich demandent à la Conseillère Fédérale Madame Calmy-Rey de rompre avec le principe non démocratique de la diplomatie secrète et de faire connaÓtre, publiquement, à Davos, son opposition radicale à la guerre des Bush et Blair.

Soutien au vrai peuple du Venezuela

Les participant-e-s à l'Autre Davos affirment leur soutien aux masses paupérisées du Venezuela qui se mobilisent pour contrecarrer le renversement du gouvernement Chavez. La désinformation impulsée par certains médias est à son comble.

Le seul objectif de la minorité aisée du Venezuela et de l'administration Bush consiste à s'assurer le contrÙle des ressources pétrolières du Venezuela, deuxième fournisseur des Etats-Unis.

Notre soutien va à celles et ceux qui veulent concrétiser les droits à la terre, à l'éducation, à la santé, etc.

(23 janvier 2003)