Suisse – Autre Davos
 
 

Le Forum Public Eye, le PS et la répression policière

Nous publions, ci-dessous, la lettre envoyée à l'occasion de la tenue du Forum Public Eye à la responsable de l'ONG Déclaration de Berne, organisatrice de cet «contre-forum» à la frontière du World Economic Forum.           

Il nous paraît important de donner connaissance à nos lectrices et lecteurs cette prise de position d'Alessandro Pelizzari, organisateur, pour attac-suisse, de L'Autre Davos 2003, qui s'est tenu à Zurich le jeudi 23 janvier.

Zurich, 24 janvier 2003

A l'attention de Marianne Hochuli, Déclaration de Berne

Chère Marianne

Je dois annuler ma participation au séminaire «Conséquences de la mondialisation en Suisse: Bradage du Service Public?» au Public Eye de ce dimanche 26 janvier.

1. En tant que coordinateur de la conférence «L'Autre Davos» du jeudi 23, à laquelle ont participé environ 800 personnes, j'ai la responsabilité de respecter l'opinion qui y a été exprimée. Les discussions dans les séminaires ainsi que les applaudissements qui ont accompagné le rapport oral présenté par un membre de l'Alliance d'Olten étaient un signe clair que «L'Autre Davos» se place aux côtés de ceux et celles qui luttent pour les droits démocratiques fondamentaux et refusent les méthodes sécuritaires qui ont été mises en place autour du WEF.

2. Je vais prendre demain le Davos Social Express avec de nombreux participants de «L'Autre Davos», train avec lequel les manifestant-e-s veulent se rendre à une grande et large manifestation à Davos. A Fideris, nous serons solidaires avec ceux et celles qui refusent les contrôles policiers outranciers et qui ne poursuivront leur chemin jusqu'à Davos, si les mesures de contrôle ne seront pas levées. Notre refus des mesures de contrôle doit s'exprimer de manière massive et pacifique, forme légitime et démocratique de la désobéissance civile.

3. Une des participantes à la discussion de ce dimanche, la Conseillère aux Etats Christiane Brunner, présidente du PSS, a signé un communiqué de presse, dans lequel, de façon allusive, «certains cercles appartenant à l'Alliance d'Olten» sont dénoncés et placés sur le même plan que les «fauteurs de guerre états-uniens et les acteurs d'une maximisation éhontée des profits qui se pavanent sous le label des “Global Leaders”» (Communiqué de presse du PS suisse, 21 janvier 2003).

Je ne peux pas, dans ces conditions, discuter avec elle à la même table. Mon refus n'implique pas un jugement d'ordre personnel sur Christiane Brunner, mais est un refus politique d'une prise de position inacceptable.

Le PS crée ainsi, de fait, une situation dans laquelle ceux et celles qui acceptent le dispositif sécuritaire et répressif se désolidarisent avec la grande majorité des manifestant-e-s, y compris des syndicalistes du SIB et de Comedia qui soutiennent la position de l'Alliance d'Olten.

Je regrette de devoir prendre cette décision et j'assure qu'elle ne signifie pas, de notre côté, la remise en question de la collaboration fructueuse qui a existé entre la DB et attac-suisse, jusqu'à maintenant. Mais nous avons tous déjà fait l'expérience qu'il faut savoir faire des choix difficiles quand la situation politique l'exige.

Avec mes meilleures salutations et mes voeux pour le succès du Public Eye.

Alessandro Pelizzari

Avec copie à Christiane Brunner, Présidente PS Suisse

(24 janvier 2003)