Ateliers CFF de Bellinzone
 
 


Une lutte pour toutes et tous

La volonté de la direction des CFF est claire: celles et ceux qui occupent depuis le 7 mars 2008 leur lieu de travail aux Ateliers CFF de Bellinzone et contrôlent leur outil de travail doivent renoncer – au moins en grande partie – à leurs revendications essentielles. Elles sont simples et claires: «Bas les pattes devant les Officine-les Ateliers» et «Pas un licenciement».

La direction des CFF (Andreas Meyer et le président du conseil d’administration: le grassement payé à temps partiel Thierry Lalive d’Epinay) dit: «nous sommes prêts à faire un petit pas» ! L’assemblée des travailleurs de Bellinzone a répondu à cette «ouverture» (voir la résolution votée le 27 mars 2008).

La force de l’unité et de la solidarité

Deux forces se conjuguent pour renforcer la volonté des travailleurs de CCF-Cargo de faire aboutir leurs légitimes revendications: la compréhension profonde qu’ils ont de l’enjeu particulier et général de cette lutte, ce qui renforce leur détermination ; la solidarité exceptionnelle qui se manifeste dans le canton du Tessin et dans une partie de plus en plus ample de la Suisse. Plus de deux millions de francs ont été versés à la «caisse de grève». Voilà un signal social et politique donné au pouvoir politique (Conseil fédéral) et à la direction des CFF. Il va ­renforcer leur souci de ne pas voir le conflit «ternir l’Euro 08» et «l’image écologique de la Suisse» ! (Blick, 27 mars 2008)

Une vraie démocratie

Après l’échec des «négociations» qui se sont déroulées à Berne – au centre de congrès Kursaal – le président du comité de grève, Gianni Frizzo, déclarait, au soir du lundi 24 mars: «Après un total de 24 heures complètes de discussions – à Biasca, à Bigorio et à Berne – les dirigeants des CFF n’ont pas bougé d’un seul millimètre. De notre côté, nous avons exprimé à nouveau nos propositions pour le secteur des locomotives. Il est indispensable qu’il soit maintenu si l’on veut arriver à une table ronde. Les travailleurs, en assemblée, vont prendre connaissance des détails de la rencontre.»

Cette procédure démocratique a marqué tout le mouvement de lutte depuis le 7 mars 2008. Les salarié·e·s décident, en ayant connaissance de toutes les questions débattues. Puis, ils / elles votent à main levée la continuation de la grève avec occupation et les mandats donnés à leur délégation de négociations.

Leur monde à l’envers. Notre monde à l’endroit

Pas un jour sans que les autorités fédérales ne déclarent le nécessaire transfert, le plus grand possible, du transport des marchandises de la route au rail. Pour le réussir – avec les effets bénéfiques pour les emplois, la santé publique et l’environnement – il faut dégager des moyens. Il faut mettre en place une politique publique des transports qui réponde à ces exigences sociales et écologiques.

Or, les «restructurations» de CFF-Cargo – comme la mise sous pression extrême des salarié·e·s CFF – obéissent à de simples calculs de «rentabilité» pour des sociétés privatisées ou se pliant à cette logique. Ces mesures sont imposées pour satisfaire, aujourd’hui et demain, des «investisseurs privés». Pourtant, on assiste actuellement à la débâcle de leurs spéculations financières.

Le combat des salarié·e·s de CFF-Cargo – à Bellinzone et aussi à Fri­bourg – répond à un intérêt général.

Renforcer ce secteur: transport des marchandises et maintenance des moyens de transports nécessaires, de fait sous un contrôle public ; c’est œuvrer pour le «bien commun» d’une région et de ses emplois.

Assurer des conditions égales de salaires pour tous et toutes (mettre fin aux emplois intérimaires précarisés).

Tirer vers le haut les salaires versés dans les diverses branches, car les Ateliers resteront un «point de référence», aussi au plan social.

Bloquer la mise en concurrence des salarié·e·s dans une région et entre diverses entreprises ; cela afin de mettre un cran d’arrêt aux attaques contre les salaires et les conditions de travail.

Leur lutte se doit d’être la nôtre

Mouvement pour le socialisme

(28 mars 2008)
Version pdf de ce texte, distribuée pour l'appel à l'action de solidarité du 28 mars à Lausanne

 
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