Vote du 25 septembre 2005
 
 


Dans le cadre de "l'union sacrée" pour le OUI, la presse ne se bouscule guère pour donner la parole aux partisans du vote NON le 25 septembre, pour une vraie libre circulation et contre la sous-enchère salariale et sociale. Le moulin à prière du OUI, les rengaines de l'UDC et récemment la position qui se veut sans doute démagogique de l'Alliance de gauche de Genève occupent la place. Raison de plus pour relever les exceptions. L'article ci-dessous est paru dans 24 heures du samedi 27 août 2005.

 

25 SEPTEMBRE Un comité vaudois prône le non

La lutte contre le dumping salarial est jugée insuffisante

Dans la perspective de la votation fédérale sur l’extension de la libre circulation aux dix nouveaux pays membres de l’Union européenne, un Comité vaudois contre le dumping salarial sort du bois. Issu de la gauche et du milieu syndical, il juge les mesures d'accompagnement insuffisantes et peu crédibles.

J.-M. J.

«Nous apportons une voix dissonante dans le concert en faveur du 25 septembre», concède Geneviève de Rham, membre du Mouvement pour le socialisme. C’est d’autant plus vrai que, de façon générale, les syndicats et la gauche appellent à voter oui. «Il ne faut pas se leurrer, les organes dirigeants des syndicats doivent effectuer un gros travail pour convaincre leur base, souligne Jacques Depallens, élu popiste à Renens. Car les gens sentent qu’un courant de déréglementation se fait jour et qu’il va aller croissant.»

C’est d’ailleurs fort de cette conviction que le comité a décidé de se lancer dans la bataille. S’il n’est pas opposé à la libre circulation, il dénonce en revanche le dispositif de mesures d’accompagnement. Exemple parmi d’autres, les 150 inspecteurs du travail annoncés à l’échelon national. «Un nombre qui relève de l’affabulation», selon le comité. «Les meilleurs inspecteurs du travail pour dénoncer les abus, ce sont encore les salariés eux-mêmes, note Alain Gonthier, conseiller communal du Mouvement pour le socialisme à Vevey. Mais les mesures d’accompagnement prévues ne permettent pas d’avoir de véritables droits sociaux et syndicaux.»

Voilà pourquoi le comité espère que le non sortira des urnes, avec pour objectif d’ouvrir ensuite de nouvelles négociations en vue d’un second vote sur l’extension de la libre circulation. Parmi les objets à négocier, il est mis en avant une protection renforcée contre les licenciements. Autre aspect évoqué, que la force de loi des conventions collectives de travail (CCT) puisse être exigée par les salariés organisés dans un syndicat, sans que l’accord des employeurs soit exigé. Et s’il n’existe pas de CCT, le comité souhaite l’introduction de véritables contrats types de travail.