Nestlé-Purina
 
 

Nestlé veut vendre son usine de Quimperlé

Lénaïg Bredoux

Le groupe Nestlé a annoncé qu’il cherche un repreneur pour le site breton qui compte 216 salariés et produit des aliments pour animaux.

Nestlé poursuit sa politique de restructurations. Après le site de Saint-Menet, à Marseille, le groupe suisse a décidé de céder son usine de Quimperlé, dans le Finistère. Il veut trouver un repreneur pour le site breton qui emploie 216 salariés et produit des aliments pour animaux de compagnie, commercialisés sous les marques Friskies, Fido ou Felix. La direction veut convoquer le comité central d’entreprise (CCE) le 13 décembre et refuse, pour l’instant, de communiquer sur les raisons de cette nouvelle cession.

Les syndicats parlent, eux, de « délocalisation ». Force ouvrière affirme ainsi que le groupe a prévu de répartir la production du site de Quimperlé sur ses autres usines en Europe, et « dans une moindre proportion » sur les quatre autres sites de ce type en France. « Les salariés sont très surpris par cette décision », dit Didier Perennec, secrétaire FO du CCE, même si certains signes avant-coureurs avaient déjà alerté les syndicats.

« Depuis plus d’un an, le tonnage a baissé de façon significative », affirme Thierry Monégo, délégué syndical central chez Nestlé. L’usine bretonne produit à la fois des croquettes et des boîtes. Or, si tout va bien pour les aliments secs, « la direction invoque une baisse du marché pour l’alimentation humide », rapporte Didier Perennec. Le site de Quimperlé ne tourne pas à sa pleine capacité. Et Nestlé prévoyait de réduire encore le nombre de boîtes de conserves produites en 2006. « Entre 50 000 et 55 000, contre 60 000 aujourd’hui », dit le syndicaliste. Autre sujet d’inquiétude, selon Force ouvrière, le faible niveau d’investissements de Nestlé à Quimperlé. « Depuis trois ans, la direction a mis le minimum d’argent, juste de quoi garder l’usine en état. »

Ces éléments ont conduit le comité central d’entreprise à lancer un droit d’alerte en avril dernier et à confier à un expert le soin d’analyser la viabilité économique du site. Celui-ci devait rendre ses conclusions le 6 décembre. Mais l’annonce de la direction de Nestlé a pris de court les représentants du personnel. Didier Perennec : « Nous ne voulons pas, pour l’instant, d’un CCE le 13 décembre, comme le demande la direction. Nous attendons le rapport d’expertise pour présenter des propositions. »

D’autant que, explique le syndicaliste, le marché du « petfood » est en pleine expansion. La branche aliments pour animaux, Nestlé Purina Petcare, a réalisé en France un chiffre d’affaires de 668 millions d’euros l’année dernière et s’est beaucoup développée en vingt ans. Nestlé a en effet effectué de nombreuses acquisitions depuis 1985, en achetant les marques de « petfood » Felix, Fido, Friskies, Gourmet ou Purina. Le site de Quimperlé est ainsi passé dans l’escarcelle de Nestlé en 1998. Mais sept ans plus tard, la direction du géant de l’agroalimentaire cherche à s’en séparer. « Le groupe Nestlé a-t-il encore des objectifs industriels en France ? » s’interroge alors Force ouvrière. Pour Didier Perennec, « Nestlé veut simplement dégager encore plus de profits et faire grimper le cours de son action ».