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Genève / Berne, le 13 janvier 2005

Communiqué de presse d’attac suisse:

« L’Autre Davos » 2005 expulsé de la « zone rouge » du centre-ville de Berne

Depuis six ans, attac suisse organise la conférence internationale « l'Autre Davos » avec le soutien de nombreuses organisations suisses et internationales. Chaque année, l’Autre Davos réunit des centaines d’intellectuel-le-s et de représentant-e-s des mouvements sociaux de divers continents pour opposer aux 1000 plus grandes entreprises transnationales et leaders politiques rassemblés au World Economic Forum (WEF) à Davos leurs concepts et leurs alternatives à la mondialisation néolibérale. L’Autre Davos 1999, organisé pour la première fois à Zurich, a été une étape importante de la mise en réseau des protestations au niveau mondial, aboutissant à la création du Forum social mondial qui, cette année, a lieu en même temps que le WEF à Porto Alegre (Brésil).

Le 22 janvier, l’Autre Davos devait avoir lieu au centre culturel « Progr » à Berne. A l’invitation d’attac suisse et avec le soutien de nombreux syndicats, ONG et associations altermondialistes – notamment les syndicats UNIA et SSP, la Déclaration de Berne ou Les Verts Suisse -, la conférence intitulée « Déglobalisation ou globalisation venue d’en bas ? » propose à des intellectuel-le-s de renom, provenant de quatre continents, de discuter avec le public de modèles et de cadres de référence alternatifs sur lesquels pourront s’appuyer les mobilisations futures. L’intervenant principal, l’économiste ugandais Yash Tandon, directeur de l’ONG SEATINI et responsable du « South Centre » à Genève, présentera sa perspective d’une globalisation au service des êtres humains du point de vue du « continent oublié », l’Afrique. Cette contribution prend le contre-pied du modèle de développement mis en échec que le WEF propage à nouveau cette année sous le titre de « Taking responsibility for tough choices » (assumer la responsabilité de choix durs), modèle qui interdit aux êtres humains l’accès à des biens vitaux tels que l’eau, la nourriture, la santé ou la formation dans le monde entier.

Or la Ville de Berne, propriétaire du centre culturel « Progr », a décidé d’interdire la tenue de l’Autre Davos au centre-ville pour des raisons de sécurité. Elle ordonne aux organisateurs de transférer la conférence au centre culturel de la « Dampfzentrale ». Ce procédé inouï que les organisateurs condamnent avec véhémence indique une nouvelle fois que le gouvernement de la Ville de Berne est déterminé à restreindre la liberté d’expression dans le centre-ville de Berne.

Le fait que, pour attac suisse, la mobilisation contre le WEF soit l’occasion de formuler des alternatives, n’entre pas en contradiction avec notre participation à la coalition « Résistance contre le WEF » qui a déposé pour le 22 janvier, date à laquelle est également prévue la conférence de l’Autre Davos, une demande d’autorisation de manifestation auprès du gouvernement de la Ville de Berne. Au contraire, attac entend donner une expression politique à ses contenus à travers des manifestations et défendre le droit de manifester. La proposition du gouvernement de la Ville de Berne d’interdire la manifestation et d’autoriser uniquement un rassemblement sur la Place fédérale, accompagné d’une présence massive de la police, peut être qualifié à juste titre de restriction du droit de manifester ; ce jugement n’implique nullement que l’on remplace « les contenus » par « la casse », comme le prétend la formule polémique d’un quotidien bernois dans son édition d’hier. Il s’agit bien de continuer d’exiger de la part du gouvernement de la Ville de Berne qu’il prenne en considération l’importance des droits fondamentaux qui sont ici remis en question.

attac suisse / schweiz
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