Palestine


Deux gÈnocides parallËles et liÈs entre eux: líIrak et la Palestine

Edward S. Herman*

Nous publions ici un article qui nous semble trËs important de E.S Hermann, mÍme si nous ne partageons pas dans tous ses aspects son point de vue sur la politique de Milosevic au Kosovo.

Il nous est toujours apparu qu'il y avait deux guerres en cours: l'une d'agression du rÈgime serbe de Belgrade contre les Kosovar, avec une dimension, certes, de guerre civile; et l'autre, une guerre impÈrialiste contre la Serbie. rÈd.

Vous souvenez-vous de ces prÈvisions optimistes ñ il y a une douzaine díannÈes ñ qui nous annonÁaient que dans le monde post-soviÈtique (post-URSS), dÈbarrassÈ du conflit acharnÈ entre deux systËmes rivaux, líOccident capitaliste libÈral ayant triomphÈ, nous assisterions bientÙt ý la gÈnÈralisation de la paix, de la tolÈrance et de la prospÈritÈ ?

Cíest malheureusement le contraire qui síest produit: la concentration des grands monopoles, la globalisation capitaliste et la poussÈe agressive du pouvoir militaire maintenant incontestÈ des Etats-Unis, ont contribuÈ ý dÈliter la rÈalitÈ dÈmocratique et ý accroÓtre les inÈgalitÈs, les conflits, les Èpurations ethniques et la guerre ouverte ý líÈchelle planÈtaire.

Etats-Unis, IsraÎl, Irak et gÈnocides

Une chose est, toutefois, absolument remarquable, dans ce Nouvel Ordre Mondial: le gÈnocide, que la communautÈ internationale Ètait supposÈe ne ´plus jamais ª permettre qu'ils rÈapparaise ý nouveau aprËs les horreurs de líholocauste nazi, est en train de devenir presque banalÖ

Il est díailleurs actuellement en cours dans deux rÈgions sÈparÈes, mais voisines, les deux Ètant politiquement liÈes líune ý líautre.

Il est notable, aussi, que ces deux gÈnocides - parallËles et se renforÁant mutuellement - soient en train díÍtre menÈs ý bien par la Superpuissance qui revendique prÈcisÈment sa nature d'hÈritier et dÈpositaire díune moralitÈ particuliËrement ÈlevÈe, et par son client israÈlien, largement considÈrÈ aux Etats-Unis comme une ´ lumiËre parmi les Nations ª [pour reprendre la formule de l'arabisant Anthony Lewis], et dont les citoyens ñ des Juifs - sont les hÈritiers des victimes du gÈnocide nazi.

Dans ces deux gÈnocides en cours, les Etats-Unis constituent l'ÈlÈment causal dÈterminant, Ètant donnÈ quíils accomplissent le premier, directement, tout en aidant ý líexÈcution de líautre par líaide et la protection quíils accordent ý son rÈalisateur (IsraÎl).

Ce sont les Etats-Unis qui ont imposÈ les ´ sanctions de destruction massive ª qui ont dÈcimÈ le peuple irakien, et ce sont encore eux, les Etats-Unis, qui sont en train de prÈparer une guerre díagression contre cet Etat victime et sa malheureuse population vouÈe ý payer ý nouveau un terrible tribut en vies humaines sacrifiÈes (Irak).

Cela fait un demi-siËcle quíIsraÎl, de son cÙtÈ, est engagÈ dans líÈpuration ethnique des Palestiniens, avec líaide Èconomique et militaire, ainsi que l'appui diplomatique indestructible et dÈcisive des Etats-Unis. Toutefois, IsraÎl a enclenchÈ la vitesse supÈrieure dans son gÈnocide, sous la protection de George Bush et la couverture de sa ´ guerre contre le terrorisme ª.

Les Etats-Unis se servent díIsraÎl comme díun supplÈtif afin de maintenir leur domination sur le Moyen-Orient et aussi pour díautres ´ menus servicesª IsraÎl exploite les Etats-Unis, qui líaident ý poursuivre son ´ rachat ª des terres quíil confisque aux habitants non-juifs des territoires occupÈs.

Pour IsraÎl, líIrak reprÈsente depuis longtemps une puissance adverse quíil se rÈjouit de voir Ítre dÈtruite et occupÈe par son protecteur amÈricain. Ccomme cela a ÈtÈ relevÈ par divers commentateurs israÈliens et autres ñ mais continue ý Ítre royalement ignorÈ par les mÈdias amÈricains consensuels ñ IsraÎl, sous le couvert de la guerre que les Etats-Unis, síapprÍtent ý lancer contre líIrak, aura tout loisir de mener rapidement ý bien son nettoyage ethnique des territoires occupÈs. Cette possibilitÈ fait líobjet díun dÈbat trËs vif en IsraÎl.

Les deux gÈnocides sont aussi liÈs entre eux par une Ètroite connexion existant entre les institutions militaires des deux pays (IsraÎl et Etats-Unis), ainsi que par líinfluence du puissant lobby pro-israÈlien aux Etats-Unis. Ce dernier sert les intÈrÍts díIsraÎl en exerÁant des pressions pour obtenir une aide et une protection amÈricaines accrues ý IsraÎl, tout en les incitant, parallËlement, ý dÈclencher leur guerre contre líIrak. Cette guerre qui servirait, elle aussi, les intÈrÍts díIsraÎl. Ce lobby, non content díaider ý contrÙler le dÈbat mÈdiatique et de transformer le CongrËs amÈricain en ´ ´territoire occupÈ par IsraÎl ª, a tout fait pour que de nombreux responsables officiels ý la ´ loyautÈ duale ª (Etats-Unis et IsraÎl) occupent des postes de dÈcision stratÈgiques dans líadministration Bush [voir ý ce propos Kathleen et Bill Christison, ´ A Rose By Another Name: The Bush Administrationís Dual Loyalties ª, in Counterpunch, 13.12.2002].

A propos du terme ´gÈnocideª et du ´double standardª

Le terme ´gÈnocideª a ÈtÈ utilisÈ avec trop de lÈgËretÈ ý líÈpoque contemporaine et, ý líinstar du mot ´ terrorisme ª. Il est employÈ avec ce ´deux poids ñ deux mesures ª tellement courant et tellement propre au service de propagande que líon qualifie, par antiphrase, la ´Presse Libreª.

William Safire [Èditorialiste rÈputÈ du NYT] dÈclare ainsi que ´notre patrouille imposant une zone díinterdiction de survol en IrakÖ protËge les Kurdes irakiens díun gÈnocideª (The New York Times, 26.02.2001).

Mais Safire ne suggÈrerait pour rien au monde que les Kurdes turcs ont besoin díÍtre protÈgÈs contre un vrai gÈnocide eux aussi, pour ne rien dire des civils irakiens soumis aux sanctions Èconomiques, aux bombardements et ý une attaque massive ý venir, sous la houlette par les Etats-Unis.

Ce terme a ÈtÈ utilisÈ trËs souvent par les mÈdias bien pensants, en faisant rÈfÈrence aux agissements du rÈgime serbe au Kosovo, et auparavant ý son opÈration en Bosnie.

Mais, en ce qui concerne la politique amÈricaine ý líÈgard de líIrak ou encore les agissements díIsraÎl dans les territoires occupÈs, dans les rares cas o˜ ce mot apparaÓt, ce sont presque toujours les Arabes, seuls, et quelques autres Ètrangers qui osent líutiliser. Ainsi, le mot ´gÈnocideª a ÈtÈ employÈ trËs souvent (85 occurrences) dans le New York Times ý propos des Serbes au Kosovo en 1999 (16 occurrences dans les Èditoriaux). Cependant ce terme níest utilisÈ quíý 9 reprises lorsquíil est question díIsraÎl, et en aucun cas dans un Èditorial (engageant son auteur politiquement), de surcroÓt en citant uniquement des propos tenus par des non-AmÈricainsÖ

Tout aussi notable est le fait que le Tribunal PÈnal International pour líAncienne Yougoslavie [ICTY, ci-aprËs: ´le Tribunalª, dont le procureur est l'HelvËte Carla del Ponte] ait pris quelque libertÈ avec líutilisation du terme ´gÈnocide ª,

Milosevic et de nombreux autres prÈvenus Ètant accusÈs díavoir perpÈtrÈ ce crime. En 1996, Radovan Karadzic fut accusÈ dí ´intention gÈnocidaireª - accusation fondÈe en grande partie sur une dÈclaration quíil avait faite en 1991, exhortant Alija Izetbegovic ý reconnaÓtre líaspiration des Serbes de Bosnie ý demeurer dans la Yougoslavie. Karadzic avait notamment dit: ´ Ne pensez pas quíil soit possible que vous ne fassiez pas disparaÓtre les musulmans de Bosnie, parce que les musulmans seront incapables de se dÈfendre, en cas de guerre ñ Comment pourrez-vous empÍcher que tout le monde ne finisse par Ítre tuÈ, en Bosnie-HerzÈgovine ? ª

Bien que cette phrase alambiquÈe ait ÈtÈ prononcÈe en maniËre díavertissement, elle a ÈtÈ prÈsentÈe par le Tribunal comme une preuve ´irrÈfutableª díune intention gÈnocidaire.

Cíest díune maniËre bien diffÈrente que sont traitÈs les avertissements lancÈs par les Etats-Unis, selon lesquels ils sont prÍts ý ´ mettre fin aux Etats ª qui hÈbergeraient des terroristes, ainsi que les dizaines de dÈclarations du gouvernement israÈlien dÈshumanisant ses victimes et exprimant líintention díexpulser les non-Juifs díEretz-IsraÎl, si ce n'est de se dÈbarrasser díeux.

On peut arguer du fait que des politiques portant le terrorisme díEtat jusquíau paroxysme des massacres de masse ý des fins politiques et ´ infligeant de maniËre dÈlibÈrÈe ý un groupe humain des conditions de vie dÈterminÈes de faÁon ý entraÓner sa destruction physique partielle ou totale ª (Article 2 c de la Convention sur la PrÈvention et la Lutte contre le Crime de GÈnocide) sont constitutives díun gÈnocide.

Les politiques de sanction appliquÈes contre líIrak, initiÈes ý la suite de la destruction des principales infrastructures publiques, affectant la santÈ et líalimentation de la population, au cours de la guerre du Golfe, en 1991, semblent remplir les conditions nÈcessaires pour Ítre qualifiÈes de gÈnocide, et la guerre imminente contre une population irakienne dÈjý trËs durement affectÈe ne pourra que renforcer la lÈgitimitÈ de cette dÈduction.

La destruction, en 1991, des systËmes díirrigation et de drainage a ÈtÈ envisagÈe avec clartÈ par les responsables amÈricains comme un moyen de porter atteinte ý la santÈ des civils.

Un document de líAgence pour le Renseignement militaire (Defense Intelligence Agency), datÈ de 1991, affirme que les ´conditions (en Irak) sont favorables ý líÈclatement díÈpidÈmies, en particulier dans les grandes concentrations urbaines affectÈes par les bombardements alliÈs ª [voir Thomas J. Nagy: ´ The Secret Behind the Sanctions: How the U.S. Intentionally Destroyed Iraqís Water Supply ª, in The Progressive, septembre 2001.]

De nombreuses interventions des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, visant ý renforcer ces sanctions depuis leur imposition, ont empÍchÈ que ces infrastructures soient rÈparÈes, tandis que toute autre forme díaide Ètait dÈniÈe ý une population civile irakienne souffrant terriblement de cette situation [voir Joy Gordon, ´ Sanctions as a Weapon of Mass Destruction ª (Les sanctions: une arme de destruction massive), in Harperís Magazine, novembre 2002].

Parmi de nombreuses dÈclarations similaires de responsables amÈricains de premier rang, citons Robert Gates, qui a affirmÈ  en 1991 que ´ les Irakiens devront payer le prix, tant que Saddam Hussein restera au pouvoir ª. Il síagit, depuis le dÈbut, de massacres de masse intentionnels, sans aucune limite apparente, jusquíý ce que líobjectif du ´changement de rÈgimeª ait ÈtÈ atteint.

Une population dÈcimÈe en Irak

Le nombre de tuÈs, en Irak, est dÈjý impressionnant: les estimations vont de un million ý un million et demi díIrakiens, dont environ la moitiÈ díenfants en bas ’ge.

Remontons ý 1996. Cette annÈe-lý, Madeleine Albright admit, sur une chaÓne de tÈlÈvision amÈricaine, que 500000 enfants avaient sans doute trouvÈ la mort en raison des sanctions, mais elle prÈcisa ý líÈpoque que cíÈtait lý ´ le prix ý payer ª.

Karl et John

Mueller, dans la revue officieuse Foreign Affairs (´Sanctions of Mass Destructionª, mai/juin 1999), concluaient en disant que les sanctions avaient tuÈ ý líÈpoque plus díIrakiens que ´ toutes les armes de destruction massive jamais employÈes durant toute líhistoire ne líavaient fait ª.

Il est inutile de prÈciser que le nombre des victimes des sanctions en Irak dÈpasse de maniËre incommensurable celui enregistrÈ en Bosnie, pourtant perÁu avec horreur en Occident comme reprÈsentant un cas trËs clair de gÈnocide. Il y eut en Bosnie, de maniËre quasi certaine, moins de 60000 victimes, bien que líestimation des musulmans bosniaques, de líordre de 200 ý 250 000, ait ÈtÈ prise pour parole díEvangile par David Rieff, notamment. [voir. Diana Johnstone, ´Foolsí Crusade ª p. 53-55, Ed. Monthly Review Press].

Aujourdíhui, les Nations Unies estiment quíune guerre amÈricaine pourrait menacer jusquíý une dizaine de millions díIrakiens supplÈmentaires, en particulier en raison de leur dÈpendance pour leur survie des rations alimentaires gouvernementales et des effets vraisemblables de la guerre sur les transports et les communications.

La bienfaisance du gÈnocide: effet de propagande

Ainsi, on doit considÈrer comme un succËs miraculeux de la propagande belliciste le fait que les mÈdias amÈricains, non seulement aient rÈussi ý ý prÈserver de notre vue ce gÈnocide qui continue ý Ítre perpÈtrÈ depuis douze ans, mais encore ý transformer líobsession amÈricaine díÈcarter Saddam du pouvoir et de se dÈbarrasser de la ´ menace ª quíil est censÈ reprÈsenter en une sorte de croisade morale. Les Etats-Unis devenant ainsi un gÈnocide [par analogie au terme parricide] bienfaiteur !

Les mÈdias nous prÈsentent une soi-disant patience amÈricaine exaspÈrÈe par un gros mÈchant ñ Saddam ñ auquel les Etats-Unis (et la Grande-Bretagne) níavaient pas limitÈ la livraison d'armes de destruction massive. Et Saddam les avait utilisÈes, sous la protection diplomatique des Etats-Unis, dans les annÈes 1980.

Peut-Ítre (sait-on jamais ?) les mÈdias indonÈsiens, durant les annÈes du gÈnocide perpÈtrÈ par líIndonÈsie dans líEst-Timor (1975-1980) prÈsentaient-ils eux aussi líIndonÈsie comme une puissance morale accomplissant sa noble mission en empÍchant des infidËles de síemparer du pouvoir dans la pauvre province victime?

Mais, il semble difficile qu'ils aient pu surpasser la performance de la Presse Libre, qui a littÈralement occultÈ un gÈnocide en cours afin díaider ses dirigeants ý conditionner le public en vue díune guerre ñ et donc, díun gÈnocide supplÈmentaire.

IsraÎl et le gÈnocide contre les Palestiniens

Les agissements gÈnocidaires díIsraÎl progressent lentement mais sšrement. Les IsraÈliens Ètant engagÈs dans un processus sur le long terme díÈpuration ethnique des Palestiniens, dans le but de ´racheter la terreª pour les Juifs. Tel Ètait dÈjý le but trËs clair de Theodore Herzl, dËs 1895: ´ le processus díexpropriationÖ doit Ítre menÈ ý bien discrËtement et avec circonspection ª Et cela se perpÈtue jusquíý Ariel Sharon qui affirme en 1998: ´ Tout ce quíon ne pourrait pas arracher finirait entre ´ leurs ª mains ª.

Les victimes ont rÈsistÈ, principalement gr’ce ý des moyens pacifiques, comme durant la premiËre Intifada, au cours de laquelle plus de mille Palestiniens furent tuÈs par líEtat ethno-purificateur.

Mais avec la deuxiËme Intifada, la population palestinienne, dans une situation encore plus dÈsespÈrÈe, eut recours ý la violence des attentats suicides. Les moyens pacifiques níavaient eu aucun rÈsultat ñ les Nations Unies et la prÈtendue ´communautÈ internationale ª ayant ÈchouÈ lamentablement tout au long des dÈcennies successives, ý mettre un terme ý la purification ethnique inexorable perpÈtrÈe par les IsraÈliens.

La seconde Intifada a induit une escalade de la violence israÈlienne ainsi quíune nouvelle structure de pensÈe gÈnocidaire en IsraÎl, consistant en des stratÈgies de paupÈrisation dÈlibÈrÈe et de ´ transfert ª des Palestiniens. Cela est lourd de la menace suivante: on síachemine vers ´ líimposition dÈlibÈrÈe, ý un groupe humain, de conditions de vie telles quíelles entraÓnent sa destruction, totale ou partielle. ª

Ce quíIsraÎl a pu inscrire dans la rÈalitÈ tout en síen tirant ý trËs bon compte, sans Ítre inquiÈtÈ. Ce qui est absolument stupÈfiant. Tout díabord, cíest un Etat ouvertement raciste, explicitement rÈservÈ aux Juifs. Tous les autres y Ètant de facto des citoyens de seconde catÈgorie. C'est une ´ Herrenvolk Democratie ª rÈgie par un ´ peuple de seigneurs ª, dit Baruch Kimmerling, sociologue ý líUniversitÈ de Tel Aviv.

Si les juifs de France Ètaient traitÈs comme les Arabes palestiniens citoyens israÈliens en IsraÎl, nous entendrions des hauts cris, de part le monde, dÈnonÁant líantisÈmitisme et le racisme sÈvissant en France, racisme qui ne manquerait pas díÍtre condamnÈe et ostracisÈe. IsraÎl est le seul pays qui puisse se permettre díavoir un systËme politique raciste, capable mÍme díaccorder aux Juifs vivant ý líÈtranger plus de droits quíil níen concËde aux Arabes indigËnes vivant sur son territoire.

En 1999, le professeur en ´ droits de líhomme ª ý Harvard et tout nouveau collaborateur rÈgulier au New York Times Magazine - jíai nommÈ Michael Ignatieff - nous expliqua pourquoi les Serbes allaient sans doute massacrer les Albanais ý Racak: ´ La raison est simpleÖ Il níy a quíen Serbie que la haine raciale soit ÈrigÈe en idÈologie officielle. ª

CíÈtait un mensonge ÈhontÈ: Belgrade Ètait une capitale tout ce quíil y a de plus multiethnique et les Albanais qui y vivaient níy Ètaient en butte ý aucune discrimination.

Dans son fameux discours de 1989, dans lequel il aurait soi-disant proclamÈ une supÈrioritÈ ethnique nationaliste serbe, Milosevic avait affirmÈ que ´ la Yougoslavie est une communautÈ multiethnique, et elle ne pourra survivre quíý la condition que soit reconnue une ÈgalitÈ totale entre toutes les nations qui la composent et y vivent.ª

Aucune affirmation ne contredisant cette dÈclaration ne saurait Ítre trouvÈe dans líensemble de ses discours, et il ne proclame nulle part une supÈrioritÈ ethnique ni une quelconque intention de procÈder ý une Èpuration ethnique.

En revanche, on ne trouve rien qui ressemble ý la dÈclaration de Milosevic chez Ariel Sharon, ni díailleurs chez feu Yitzhak Rabin.

Mais on peut relever venant díeux des dizaines de dÈclarations traduisant la haine raciale et une intention ouvertement formulÈe díÈpuration ethnique. Toutefois Michael Ignatieff nía pas encore trouvÈ cela digne díattention, ses prÈoccupations en matiËre de droits de líhomme, canalisÈes vers d'autres lieux, síÈtant sans doute ÈgarÈes en cheminÖ

De plus, IsraÎl est depuis trËs longtemps en mesure de procÈder au nettoyage ethnique et ý líinstallation díun peuple privilÈgiÈ dans les territoires occupÈs, en violation de líaversion morale proclamÈe de líOccident pour líÈpuration ethnique, du consensus de la communautÈ mondiale et de la lÈgalitÈ internationale.

Líexpression ´ Èpuration ethnique ª, ý líinstar du ´ gÈnocide ª, est utilisÈe ad libitum par les mÈdias afin de dÈcrire les opÈrations de la Serbie en Bosnie et au Kosovo, mais elle níest jamais appliquÈe aux opÈrations díIsraÎl dans les territoires occupÈs, bien que líexpression soit beaucoup plus adaptÈe ý ce dernier cas quíaux Balkans [voir pour des donnÈes chiffrÈes, voir mon article: ´ Israelís Approved Ethnic Cleansing, Part 3 ª, in Z Magazine, juin 2001].

En Bosnie, nous Ètions confrontÈs ý une horrible guerre pour le contrÙle territorial, durant 4-5 annÈes. Elle eut pour consÈquence une Èpuration ethnique parmi trois parties en concurrence, la partie supposÈe la plus faible (les musulmans bosniaques) bÈnÈficiant díune assistance militaire massive de líOtan, de líArabie saoudite et de mujahidines. Alors quíIsraÎl Èpure ethniquement une population quasiment dÈsarmÈe, tout en bÈnÈficiant díune aide militaire (amÈricaine et occidentale) massive, depuis des dÈcennies.

Au Kosovo, il y avait une guerre civile (bien quíelle ešt ÈtÈ encouragÈe de líextÈrieur) [...].

Par contraste, dans les territoires occupÈs par IsraÎl, la purification ethnique est pratiquÈe, trËs clairement, afin de dÈbarrasser le terrain en vue de líÈtablissement de colonies rÈservÈes au ´ peuple Èlu ª.

Des maisons des seuls Palestiniens sont dÈmolies, les oliviers et les arbres fruitiers des seuls Palestiniens sont dÈracinÈs, par milliers. Une fois de plus, nous constatons que Michael Ignatieff est venu claironner son Ènorme indignation face aux ´ expulsions ª pratiquÈes par les Serbes au Kosovo, indignation ´ fondÈe ª, rÈpÈtons-le, sur un mensonge.

Ignatieff a affirmÈ que ´ Milosevic avait dÈcidÈ de rÈsoudre un ´ problËme interne ª en exportant une ´nation toute entiËre vers ses voisins dÈmunisÖ il síagit díune vÈritable solution finale au problËme du Kosovo.ª

Il a tout simplement oubliÈ de mentionner que líexode massif des Albanais nía commencÈ quíAPRES que líOtan ešt entrepris sa campagne de bombardements; que líALK (ArmÈe de libÈration du Kosovo) travaillait en coordination avec líOtan durant cette guerre et que les attaques et les expulsions menÈes par les Serbes se concentraient sur des rÈgions tenues fermement par líALK et quíelles pouvaient, par consÈquent, síexpliquer par des exigences militaires et stratÈgiques ; ainsi que le fait quíun pourcentage plus ÈlevÈ de Serbes que díAlbanais síÈtait enfui durant les bombardements.

Mais, une fois de plus, síÈtant dÈparti de son indignation lorsquíil fustigeait les Serbes, Ignatieff garde le silence sur le nettoyage ethnique perpÈtrÈ par IsraÎl, bien que ce nettoyage ethnique soit rÈel, affichÈ et dÈlibÈrÈ.

Il síagit pourtant, lý aussi, díun cas o˜ ont lieu des discussions o˜ líon Èvoque dí ´exporter une nation entiËrª vers les pays voisins, indigents,Ö díIsraÎl. Ignatieff a dÈcouvert quíune indignation canalisÈe avec soin, pour peu quíelle soit compatible avec líagenda politique de líEtat (amÈricain), est rentable et que, le cas ÈchÈant, le fait de mentir, pour les besoins de la cause, ne fait encourir nulle sanction.

Des analyste critiques israÈliens expose le projet ´gÈnocidaireª.

En dÈpit de líextrÍme clartÈ du programme díÈpuration ethnique díIsraÎl, la Presse (dite) Libre se concentre sur les victimes ´dignes díintÈrÍtª. Elle occulte celles qui ´ ne le sont pas ª (les Palestiniens): Bien quíelles soient en train díÍtre expropriÈes, en accord avec le gouvernement du pays o˜ ladite Presse Libre est diffusÈe (les Etats-Unis). Cela Èvoque líutilisation par la presse des mots ´ terrorismeª et ´reprÈsaillesª Lý encore, cela est fait en harmonie parfaite avec la politique amÈricaine.

En IsraÎl mÍme, des officiers de la rÈsistance armÈe, des survivants de líHolocauste et de nombreux intellectuels dÈsignent avec insistance líoccupation et le nettoyage ethnique comme la racine du problËme: cela signifie quí ´IsraÎl, bien loin díÍtre une dÈmocratie en Ètat de lÈgitime dÈfense, est un rÈgime ethnique suprÈmatisteÖ qui gouverne des millions de personnes soumises ý des conditions atroces de blocus et de couvre-feuª. pour reprendre les termes d'Aeyal Gross de l'UniversitÈ de Tel Aviv. ´ Quand le monde arrÍtera-t-il díignorer le fait que líobjectif du gouvernement israÈlien níest pas la sÈcuritÈ, mais la continuation de líoccupation et de líassujettissement du peuple palestinien ? ª Ècrit Lev Grinberg de l' UniversitÈ Ben Gourion.

Les dirigeants israÈliens ´ ont construit une serre dans laquelle ils sËment et cultivent les terroristes suicidaires. Une personne dont le frËre bien-aimÈ a ÈtÈ tuÈ, dont la maison a ÈtÈ dÈtruite dans une orgie de vandalisme, qui a ÈtÈ mortellement humiliÈe sous les yeux de ses propres enfantsÖ cette personne va au marchÈ et y achËte un flingue ª  souligne le pacifiste israÈlien Uri Avnery.

Plus rÈcemment, des analystes critiques israÈliens ont commencÈ ý mettre líaccent sur les plans des dirigeants israÈliens visant ý accÈlÈrer leurs opÈrations de gÈnocide [voir Ur Shlonsky, ´ Zionist Ideology, the Non-Jews, and the State of Israel ª 10.02.2002, citÈ ci-dessous]

Dans cette analyse de Shlonsky, il est reconnu que la prioritÈ des prioritÈs est díÈcraser la rÈsistance palestinienne. ´ La population civile doit Ítre terrorisÈe, en assurant une destruction maximale des propriÈtÈs et des ressources culturelles.ª

Ensuite, une guerre doit Ítre suscitÈe, afin de prÈparer des expulsions semblables ý celles de 1948.

ParallËlement, ´ la vie quotidienne des Palestiniens doit Ítre rendue insupportable: ils doivent Ítre enfermÈs dans les villages et les villes, on doit leur empÍcher toute vie Èconomique normale, les tenir ý líÈcart des emplois, des Ècoles et des hÙpitaux. Cela encouragera líÈmigration et affaiblira la rÈsistance ý de futures expulsions. ª

TroisiËmement, la classe politique palestinienne doit Ítre dÈcimÈe au moyen díassassinats et díexpulsions.

QuatriËmement, la colonisation doit se poursuivre et síintensifier, afin de produire des faits accomplis, sur le terrain.

Tout cela aura pour effet de stimuler le ´terrorismeª venant des victimes. Mais cela sera profitable, car cela sËmera la peur au sein de la population israÈlienne, ce qui ne pourra quíapporter de líeau au moulin des extrÈmistes.

Ainsi, ´ tous les ÈlÈments sont mis en place pour ce que Des Forges, dans un autre contexte, avait appelÈ ´ la campagne gÈnocidaire ª.

De plus, les ´actions kamikazes permanentes et la couverture mÈdiatique quíelles gÈnËrent fourniront un ÈlÈment central dans la lutte visant ý rallier líopinion mondiale ý la Cause Sioniste.ª

Cette campagne gÈnocidaire Ètant appelÈe ý susciter inÈvitablement des critiques ý líÈtranger, en dÈpit des efforts dÈployÈs par les mÈdias occidentaux afin de la prÈsenter sous un aspect acceptable et honorable, ´les communautÈs juives ý líextÈrieur díIsraÎl doivent Ítre mobilisÈes afin de faciliter et de prendre fait et cause pour les opÈrations menÈes par IsraÎl ª.

Dans un tel contexte, ´il deviendra nÈcessaire díutiliser - et ý long terme, díencourager ñ la haine anti-juive en Europe et ailleurs, afin de susciter une solidaritÈ juive avec le projet sioniste. ª

Cela impliquera la nÈcessitÈ de se dÈpartir díune longue tradition de soutien des Juifs aux causes laÔques et humanistes, en faveur díun objectif mesquin exigeant que líon approuve líÈpuration ethnique et jusquíau gÈnocide mis en úuvre par des dirigeants de líengeance des Sharon et autre Netanyahu.

Une ´exportation d'un peupleª passÈe sous silence

En rÈsumÈ, les conditions sont mšres pour dÈbarrasser la Palestine de ses habitants - non-juifs - importuns. Les Palestiniens des territoires occupÈs sont dÈsormais rÈguliËrement traitÈs avec mÈpris, humiliÈs, les violations de la Convention de GenËve Ètant ´ commises jour aprËs jour, heure aprËs heure et mÍme minute aprËs minute par les autoritÈs israÈliennes ý líencontre des Palestiniens ª [Amnesty International,02.04.2002].

De hauts responsables de líEtat israÈlien les traitent de ´pouxª, de ´sauterellesªª, de ´cafards ª ou de ´cancer ý extirper ª, sans que líOccident síinsurge.

La population israÈlienne a connu de lourdes pertes, elle vit dans la crainte et elle est encline ý Ècouter les leaders politiques qui leur promettent une ´ sÈcuritÈ ª illusoire, au moyen díune intensification de la rÈpression contre les Palestiniens.La flambÈe des attentats suicides a amenÈ au pouvoir des dirigeants tel Ariel Sharon, aux riches Ètats de service en matiËre de brutalitÈ et de violence contre les civils, qui sont tout ý fait idoines pour mettre en application un systËme avancÈ de nettoyage ethnique, pouvant aller jusquíý lí´exportation díune nation entiËreª vers les pays voisins.

Le gÈnocide israÈlien confiÈ actuellement ý la gestion diligente de Sharon nía pas impliquÈ jusquíici de massacres massifs, mÍme si le nombre des victimes est impressionnant (1 200 Palestiniens tuÈs et 9 900 blessÈs, par líarmÈe israÈlienne, dans les territoires occupÈs, en 2002).

La mÈthode israÈlienne consiste ý rendre les conditions de vie insupportables aux Palestiniens, en dÈtruisant leurs infrastructures, en les rÈduisant au dÈnuement le plus complet, ý líisolement, ý líhumiliation, ý la peur et au dÈsespoir. Ce terrorisme díEtat vise ý les soumettre ý une domination aisÈe dans des bantoustans, ý susciter leur transfert ´volontaireª et ý les prÈparer ý des expulsions de masse, manu militari.

En IsraÎl, Sharon peut se payer le culot de suggÈrer de ´ profiter de líopportunitÈ reprÈsentÈe par une bataille ý HÈbron afin de  rÈduire le nombre des Palestiniens vivant au milieu de colons juifsª. Benjamin Netanyahu peut affirmer que ´ nous allons nettoyer toute la rÈgion et faire le boulot nous-mÍmes ª. Et ces dÈclarations sont quasiment pas citÈes dans les mÈdias occidentaux. Ils níont ÈtÈ citÈs que par le seul Henry Siegman, dans International Herald Tribune, le 7 janvier 2002. Pendant ce temps-lý, le Tribunal pour la Yougoslavie recherche dÈsespÈrÈment des dÈclarations du mÍme acabit, mais de Milosevic, car elles lui permettraient de justifier sa condamnation pour ´ gÈnocide ª !

Si Sharon peut faire monter díun degrÈ son escalade de la violence, cíest parce que líadministration Bush lui a donnÈ un chËque en blanc pour procÈder au nettoyage ethnique, ý condition que cela soit menÈ avec discrÈtion. Le degrÈ de discrÈtion nÈcessaire sera dÈterminÈ par le degrÈ de coopÈration des mÈdias, jusquíici exemplaire.

En IsraÎl mÍme, Gideon Levy [qui a une colonne dans le quotidien Haaretz] Ècrit que ´ si les assassinats et les arrestations font líobjet de reportages marginaux dans les mÈdias ; en revanche líemprisonnement du peuple palestinien dans son ensemble se poursuit, il ne connaÓt aucune interruption, mais les mÈdias níen parlent jamais. Des villes entiËres, dont certains quartiers sont en ruines, sont soumises ý un couvre-feu quasi permanent ; une population entiËre se voit interdire de se rendre díun village au village voisinÖ sans une autorisation de líarmÈe díoccupation ñ mais, dans le public israÈlien, on ne perÁoit pas le moindre Ècho de tout cela ª [Haaretz, 20.12.2002].

Le mÍme mode de couverture mÈdiatique avec sourdine caractÈrise les mÈdias amÈricains, qui traitent depuis longtemps Sharon comme un homme díEtat responsable et respectable, bien plus que comme le terroriste de classe internationale quíil est pourtant. Ils ne rapportent pas ñ et donc ne risquent pas de dramatiser ñ les rÈcits de souffrances personnelles, ni ils ne critiquent avec une quelconque indignation le siËge que Sharon impose ý une population virtuellement sans dÈfense, ni les colonies qui síÈtendent sans cesse ñ et ils níont jamais ni pris pour cible, ni critiquÈ ces faits qui ressortissent pourtant ý la discrimination raciale, ý líÈpuration ethnique et ý líillÈgalitÈ.

Ces agressions quotidiennes, ces humiliations, ces politiques consistant ý appauvrir la population, sont dÈsormais banalisÈes: on en parle, occasionnellement, en pages intÈrieures, ý la maniËre dont les mÈdias consensuels Èvoquaient les massacres de juifs perpÈtrÈs par les nazis durant la Seconde guerre mondiale. Les mÈdias se refusent ý aborder ñ et a fortiori, ý critiquer ñ líintention politique du gouvernement Sharon, qui comporte de maniËre patente la possibilitÈ díun ´ transfert ª (des Palestiniens).

Henry Siegman affirme que Sharon síest fÈlicitÈ, dans son cercle proche, de sa nouvelle libertÈ díaction, qui est telle quíen comparaison avec seulement líannÈe prÈcÈdente, ses forces ´ peuvent aller et venir ý leur guise dans la totalitÈ de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, sans que personne ne dise rien.ª Cela dresse le dÈcor pour la phase ultÈrieure du projet gÈnocidaire.

La communautÈ internationale síoppose depuis des dÈcennies ý la politique díIsraÎl, mais IsraÎl peut la continuer, parce que les Etats-Unis coupent court ý toute action effective ý líencontre de líÈpurateur ethnique, voire mÍme, soutiennent son Èpuration ethnique.

LíAssemblÈe GÈnÈrale de líONU vote en faveur díune action visant ý contenir IsraÎl et ý le contraindre ý se plier aux rÈsolutions du Conseil de SÈcuritÈ, gÈnÈralement votÈes ý 150 ou 160 voix contre 2 ou 3. IsraÎl viole en permanence la QuatriËme Convention de GenËve, qui interdit ý un pouvoir occupant de síemparer de terres du territoire occupÈ et díabuser de sa population. IsraÎl ignore ce texte fondamental, depuis longtemps, gr’ce ý la protection que lui assurent les Etats-Unis.

La communautÈ internationale síoppose aussi au gÈnocide amÈricano-britannique perpÈtrÈ en Irak au moyen des sanctions ainsi quíý la menace de guerre brandie contre líIrak. Mais, lý encore, la ´ communautÈ internationale ª nía rien fait afin de síopposer ý douze annÈes de sanctions, et elle a mÍme permis ý ces pays partenaires díutiliser líONU afin díen faire leur instrument de mort. La communautÈ internationale níoppose quíune rÈsistance de pure forme ý la guerre díagression amÈricano-britannique contre líIrak. Kevin Begley a fait observer judicieusement que la rÈsolution 1441 de líONU prÈconisant des inspections intensifiÈes ´ est le meilleur exemple díapaisement depuis líÈpoque o˜ Chamberlain avait offert la TchÈcoslovaquie ý Adolf Hitler. ª Au lieu de dÈfier líagression programmÈe, le Conseil de SÈcuritÈ a accordÈ aux Etats-Unis une couverture juridique lui permettant de la lÈgitimer, en semant de nombreuses chausse-trappes permettant ultÈrieurement de trouver des ´infractions matÈrielles ª et de rendre rationnelle une guerre dont líadministration Bush puisse tirer avantage, ý moins que le cošt politique níen apparaisse trop ÈlevÈ.

Les mÈdias et le lobby pro-israÈliens ont jouÈ un rÙle crucial dans la facilitation de ce double gÈnocide. Comme nous líavons notÈ, líopinion publique nía pas conscience du fait que le gouvernement amÈricain est dÈjý coupable díun gÈnocide majeur en Irak, alors mÍme quíil síapprÍte ý perpÈtrer un gÈnocide de plus. Le pays qui en est victime est considÈrÈ reprÈsenter une menace sÈrieuse pour le gÈant (amÈricain) pitoyable.

Quant ý IsraÎl, ses agissements et ses projets sont occultÈs, dans une trËs large mesure ; des mots ou des expressions comme ´ purification ethnique ª et ´ gÈnocide ª ne sont pas utilisÈs lorsquíon dÈcrit sa politique, et par un nouveau miracle aux dimensions orwelliennes, sinon kafkaÔennes ñ les attentats suicides commis par ses victimes directes sont abondamment ÈvoquÈs, tandis que la rÈgression imposÈe ý la vie palestinienne vers les conditions de lí’ge de pierre, pour servir les intÈrÍts du ´ Grand IsraÎl ª est renvoyÈe aux pages intÈrieures des quotidiens ou au trou noir mÈdiatique. Tout est prÍt pour un transfert et un gÈnocide intensifiÈs, qui se produiront dËs que commencera le nouveau gÈnocide en Irak. 20 janvier 2003.

*Edward S. Herman est Professeur Emeritus ý la  Wharton School, UniversitÈ de Pennsylvanie. Il est Èconomiste et spÈcialiste des questions internationales. Il travaille avec Noam Chomsky.

 

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