Palestine Crainte de torture et de mauvais traitements à l'encontre des Palestiniens détenus par les forces israéliennes d'occupation Nous publions ci-dessous la traduction d'un communiqué du 9 avril 2002 du Palestinian Center for Human Rights - PCHR (Centre palestinien pour les droits de la personne humaine), à Gaza, membre de la Fédération internationale des Ligues des droits de l'homme. Une interview vidéo de Jaber Wishah, vice directeur du PCHR, est par ailleurs disponible en tête de la page d'accueil du site. Le Centre palestinien pour les droits de la personne humaine est extrêmement préoccupé par le sort de milliers de Palestiniens détenus sans la moindre inculpation par les forces d'occupation israéliennes, dans le cadre de l'offensive militaire en cours en Cisjordanie. Le Centre palestinien pour les droits de la personne humaine est particulièrement inquiet: du caractère apparemment arbitraire de ces arrestations de masse, des conditions de détention, du traitement infligé aux prisonniers durant la détention, de l'interdiction faite aux prisonniers d'avoir accès à un avocat, du transfert illégal de certains prisonniers des Territoires palestiniens occupés vers Israël. Depuis le 29 mars 2002, les forces d'occupation israéliennes ont arrêté des milliers de civils palestiniens en Cisjordanie. Ces arrestations se sont faites sans la moindre charge ou inculpation, dans le cours des invasions militaires massives des villes et des camps de réfugiés palestiniens. Bien qu'un grand nombre de ces prisonniers aient ensuite été relâchés, on estime qu'environ 1000 personnes restent détenues, que ce soit dans des prisons ou des camps de détention dans les Territoires palestiniens occupés, ou encore en Israël. D'autre ont été transférés de force dans la bande de Gaza, après avoir été détenus durant plusieurs jours. Actuellement, les forces d'occupation israéliennes continuent de détenir des Palestiniens dans ces centres de détention en Cisjordanie - y compris la prison d'Ofra près de Beitunia, la prison Beit El près de Ramallah et la prison al-Hawara près de Naplouse. De plus, il semble que le camp de prisonniers «Ansar 3», situé dans le Néguev au Sud d'Israël, a été rouvert afin d'accueillir des prisonniers transférés de Cisjordanie. Dans les années 80 et 90, des milliers de Palestiniens ont été emprisonnés dans ce camp, qui avait été fermé il y a plusieurs années. Un tel transfert des Territoires palestiniens occupés vers Israël constitue une grave violation de la quatrième Convention de Genève [relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre]. Selon les témoignages des personnes récemment libérées, les prisonniers ont été soumis à des insultes et à des traitements dégradants, y compris le fait d'être contraints à rester dehors, nus sous la pluie, pieds et poings liés. Les témoignages indiquent également que les prisonniers manquent d'eau et de nourriture et qu'ils n'ont pas eu l'autorisation d'accéder à des services leur permettant de se laver. Les organisations de défense des droits de l'homme ont également récolté des témoignages concernant des cas de torture, y compris des cas de prisonniers dont les orteils ont été délibérément brisés. Un ordre militaire israélien décrété le 5 avril donne l'autorisation d'arrêter des Palestiniens et de les maintenir en détention durant 18 jours, sans les autoriser à avoir accès à un avocat et sans qu'ils soient déférés devant un juge. Le gouvernement israélien a affirmé qu'une telle mesure est nécessaire pour combattre «l'infrastructure terroriste». Au début de cette semaine [le 7 avril], la Cour suprême israélienne a rejeté un recours déposé par quatre organisations israéliennes de défense des droits de la personne humaine demandant que les prisonniers palestiniens aient accès à un avocat. La Cour suprême a ainsi accepté l'argument de l'Etat [israélien] justifiant cet ordre militaire. Israël est tenu par la quatrième Convention de Genève de garantir des conditions de détention humaines, des soins médicaux et une nourriture adéquats, un accès à des représentants légaux et des conditions de procès équitables. La torture, les mauvais traitements et toute autre forme de traitement cruel, dégradant ou inhumain sont également interdits par la Convention, ainsi que la Convention des Nations Unies contre la torture. Le Centre palestinien pour les droits de la personne humaine réitère sa grave préoccupation au sujet du sort de ces prisonniers, particulièrement à la lumière du refus de la Cours suprême d'Israël de leur accorder un accès à des avocats ainsi que du manque d'information publique sur le nombre et l'identité des personnes détenues, de même qu'au sujet des accusations retenues à leur encontre. Le centre palestinien pour les droits de la personne humaine constate que les informations au sujet des autres violations des droits de la personne humaine, systématiques et répétées, commises par les forces d'occupation israéliennes sont tout aussi difficiles à réunir et à vérifier. Les attaques israéliennes à l'encontre du personnel médical, des personnes défendant les droits de la personne humaine et contre les journalistes ne constituent pas seulement, en tant que telles, des violations du droit humanitaire international. Elles ont également empêché le monde d'être pleinement informé des violations du droit humanitaire international, y compris des crimes de guerre, commises dans les zones sous attaque israélienne. Le Centre palestinien pour les droits de la personne humaine lance un appel à la communauté internationale afin qu'elle prenne des mesures concrètes pour qu'Israël respecte dans les Territoires palestiniens occupés le droit humanitaire international et les droits de la personne humaine, particulièrement la quatrième Convention de Genève. Haut de page
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