Argentine

«Piquetero» assassiné lors d'une occupation de route.

Nous publions ci-dessous des documents qui indiquent la brutalité avec laquelle les comités de chômeurs sont attaqués dans les zones les plus paupérisées de la province et du Grand Buenos Aires.

De plus, ces documents, datant de début février 2002, avant la réunion du Bloc national des piqueteros du dimanche 17 février à Buenos Aires, montrent le type de revendications et le sens de la lutte que ces Comités (piquets) doivent mener pour faire face aux initiatives du gouvernement Duhalde qui, avec ses «plan d'emplois», cherche à diviser le mouvement de masse et à se recréer une base clientélaire.-réd à l'encontre

Assez de morts et de répression parmi les chômeurs

Dans le cadre d'une série d'actions de blocages de routes pour revendiquer le maintien des plans d'occupation des chômeurs, un jeune manifestant a été assassiné le mercredi 6 février, alors qu'il participait à un blocage à Esteban Echeverria, par une personne dotée d'un pistolet calibre 9mm (que seuls sont autorisés à porter les policiers et non des civils). Des habitants de Buenos-Aires ont reconnu connaître l'identité de l'assassin et l'ont  laissé filer. Jorge Bogado, l'assassin, reste toujours en liberté.

Les jours précédents, plusieurs militants de la Coordination des chômeurs «Anibal Veron» (grand Buneos Aires) avaient été victimes d'intimidations et de menaces, et si nous ne les repoussons pas, ces pratiques fascistes vont continuer.

Afin que les meurtres de Salta, de la Plaza de Mayo ainsi que celles décrites précédemment (parmi tant d'autres) ne restent impunies, il est nécessaire que s'unissent aujourd'hui les étudiants, les travailleurs, les participants au ‘cacelorazos' (concerts de casseroles) et les chômeurs, afin de faire face à la répression et aux pratiques politiques qui cherchent à retenir les organisations qui s'affrontent à ce modèle économique. Nous exigeons des enquêtes et des peines de prison pour les coupables.

Coordination des organisations populaires autonomes.

Communiqué de presse.

6 février 2002

La Coordination des chômeurs «Anibal Veron» dénonce l'assassinat de son camarade Javier, du MTD (Mouvement des travailleurs et travailleurs sans travai) Esteban Echeverria, exécuté par l'agent Jorge Bogado au carrefour de la route 205, à la hauteur de El Jagüel, vers  3h15 de l'après-midi.

Ce fait est du à l'arrogance de la police, lorsque les camarades du piquet voulurent, pour des raisons de sécurité, leur en empêcher le passage.

Cet incident est à mettre en relation avec une politique de pressions et de menaces à l'aide d'armes à feu, d'agents en civil en en voitures, dirigée contre les actions de blocage de routes que nous effectuons depuis lundi.

C'est dans la douleur provoquée par  l'assassinat de son camarade Javier que la Coordination des chômeurs «Anibal Veron» approuve et amplifie sans réserve  le plan de lutte sans limitation  dans le temps, pour maintenir les blocages des routes de Buenos Aires ainsi que celles à l'intérieur du pays.

Plus de 10'000 camarades scandent ensemble: nous ne reculerons pas !

Nous demandons la solidarité active de l'ensemble des organisations sociales et populaires afin d'éclaircir les circonstances de cet assassinat, de faire face aux événements et de frapper d'une seule main ce système d'oppression et de mort envers le monde du travail.

Nous croyons nécessaire la diffusion de ce communiqué et la présence active de toutes les organisations sociales dans toutes les actions qui puissent se mettre en place.

MTD Solano, en la Coordinadora de Trabajadores Desocupados Aníbal Verón

Los integrantes de la CTD Aníbal Verón somos:

MTD Lanús, MTD Fcio. Varela, MTD Allen, MTD Solano, MTD Quilmes, CTD Lanús, CTD La Plata, CTD

Quilmes, MTD José C. Paz, MTD 2 de Abril, MTD Esteban Echeverría.

                                                     **********

Depuis lundi, la coordination des chômeurs (CTD) Anibal Veron (dans le grand Buenos Aires) continue les blocages des routes à différents endroits, dans l'attente de réponses à sa demande de révision des projets Trabajar, et de l'octroi de 3500 projets supplémentaires, et aussi dans l'attente des explications sur les assassinats du 20 décembre, et le retrait des poursuites contre les 2800 personnes arrêtées pour cause de lutte.

la coordination des chômeurs (CTD) Anibal Veron

Le plan de lutte continue

Nous rendons public notre malaise et notre désaccord avec les gouvernements nationaux, provinciaux et municipaux, qui se sont uniquement manifestés par des annonces médiatiques sans apporter de solutions concrètes aux revendications de l'ensemble de la population. Qui réclame un vrai changement, non seulement politique, mais aussi sur les fondements du modèle économique.

Nous dénonçons aussi la classe politique, qui a été et reste complice et assujettie aux grands monopoles économiques, étrangers pour la plupart, et qui ont pillé notre pays. Les conséquences de ces agissements sont souteenus par le peuple, avec un niveau inégalé de pauvreté, de chômage, de manque de soins et de moyens éducatifs. Reflétant leur attitude, les politiciens nous ont montrés une nouvelle fois leur manque de sensibilité, ainsi que leur manque de respect face aux nécessités et aux demandes qui se sont exprimées. Il est de notoriété publique que nous fûmes reçus à la Casa Rosada (Maison du gouvernement), puis amenés au siège du gouverneur, où nous devions le rencontrer en personne. Cela ne se produisit finalement pas, seule une réunion avec des fonctionnaires eut lieu, avec en guise en réponse une attitude intransigeante et très éloignée de l'angoissante réalité que vivent les familles de chômeurs que nous représentions. Cela nous a donné l'impression très ferme qu'il s'agissait uniquement de gagner du temps en tentant de nous dissuader de notre juste revendication. Le gouvernement tente, à travers les comités de crise, d'ignorer notre organisation. Les organisations de chômeurs gênent le gouvernement, et lorsqu'il parle de «paix sociale», cela signifie en réalité qu'il ne veut pas que nous réclamions notre dû.

Par conséquent, nous demandons:

1)   La reconnaissance de notre organisation, et que les autorités provinciales et nationales n'essayent pas de nous noyer dans des comités de crise locaux, où les appareils des partis dans les municipalités manient un clientélisme injuste.

2)   La libération de toutes les personnes arrêtées pour avoir lutté contre ce modèle, comme Castels, Ali et le camarade de l'ATE Neuquen, et la fin des poursuites contre plus de 2800 personnes engagées dans la lutte populaire

3)   Prolongement et augmentation des plans existants, comme celui de ‘Trabajar' et ceux des quartiers de Buenos-Aires

4)   15'000 nouveaux postes de travail (dans le cadre du plan d'un million d'emplois promis)

5)   Le respect de notre autonomie dans la conduite de ces plans, puisque c'est à travers d'eux que nous réalisons des cantines, des distributions de lait, des crèches et des microentreprises  productives

6)   Que les nouveaux plans ne soient pas seulement distribués aux chefs de famille (femmes et hommes), car il reste un grand nombre de jeunes et de personnes âgées sans ressources.

7)   Soutien avec des équipements et des subsides aux microentreprises  productives que nous mettons sur pied.

8)   Un plan sérieux de couverture sociale qui couvre l'alimentation, la santé et un coupon social pour les services essentiels qui recouvre toutes les familles dans le besoin.

Le lundi 4 février 2002, nous serons  reçus par le ministre du Travail de la province de Buenos Aires, dans les locaux du Ministère. Toutes les assemblées des différents districts qui composent la coordination des chômeurs (CTD) Anibal Veron se seront mises en état d'alerte, sur les abords des routes dans certains endroits, jusqu'à 11h. Si à  cette heure là aucune réponse n'est donnée à nos demandes: LES ROUTES SERONT COUPEES, PAR DES OCCUPATIONS SUR LA CHAUSSEE, ET POUR UNE DUREE INDETERMINEE.

Les endroits où sont prévues ces coupures:

a. EN LA PLATA: AV. 44 A LA ALTURA DE LOS HORNOS.

 b. EN FLORENCIO VARELA: RUTA 36 KM. 31 EM EÑ SEMAFORO DE LA ENTRADA BARRIO  PEPSI.

 c. EN LANUS: AV. DONATO ALVAREZ Y CAMINO GRAL. BELGRANO.

 d. EN QUILMES: AV. LA PLATA Y ARAMBURU

 f. EN QUILMES (San Fco. Solano): ROTONDA DE PASCO Y CAMINO GRAL .

 BELGRANO.

 g. EN ALTE. BROWN: AV. MONTEVERDE AL 7900.

 h. EN ESTEBAN ECHEVERRÍA: RUTA 205 PUENTE EL JAGÜEL.

 i. EN JOSE C. PAZ: RUTA 197 Y PICHINCHA.

Coordination des chômeurs (CTD) Anibal Veron

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