Palestine
Gaza: les familles en état de choc
tentent d’identifier les leurs dans l’hôpital *
La mort emplit les couloirs de l’hôpital Ash-Shefa de la ville de Gaza ce samedi, et son odeur s’introduit dans les moindres recoins.
Des corps amputés sont éparpillés dans toutes les entrées car les morgues dans la ville ne peuvent plus recevoir les morts.
Dans un coin, un homme tient un carton dans lequel se trouve les restes de son fils de sept ans, parce que l’hôpital a manqué de linceul pour couvrir les morts. C’est ainsi qu’il le portera à la maison et l’enterrera.
Un autre homme reste en état de choc après avoir vu son fils Mohamed assassiné pendant sa cérémonie de remise de diplôme au quartier général de la police. Le père d’un des camarades de classe de Mohamed se tenait à côté de son fils au moment où celui-ci a été décapité. Et ce papa est toujours en train crier.
Dans la salle d’attente de l’hôpital, une mère regarde silencieusement et fixement devant elle ; son fils a été déclaré mort peu de temps après qu’elle l’a amené.
En dépit des scènes terribles dans le centre médical, les gens y affluent, semblant ne pas voir l’horreur du sang et des morceaux de corps parmi lesquels ils essayent à la hâte de reconnaître les vêtements ou les objets personnels de proches frappés par les missiles israéliens quelque part dans la bande de Gaza.
Ayaman, âgé de 12 ans, crie après son père qui essaye de l’empêcher de voir les corps de son oncle et de son frère, mis en pièces et rassemblés sous des draps. «Je n’ai pas peur de les voir» crie-t-il. Dans un accès de fureur alors que son père le retient avec force, Ayman attrape la main d’un combattant de la résistance: «bombarde-les et tue-les comme ils nous l’ont fait,» hurle-t-il.
Yaha Muheisen a cessé de rechercher le corps de son fils pendant un instant pour parler au journaliste de Ma’an: «Quoi que fasse Israël il ne nous vaincra pas» dit-il. «Il n’affaiblira pas notre détermination.»
Nawal Al-Lad’a, une maman âgée de 40 ans, n’a pas retrouvé les corps de ses deux fils dans l’hôpital, et elle porte maintenant son regard vers les décombres.
Husam Farajallah, un étudiant, était à l’hôpital en train de chercher les corps des gens de sa famille. Il a appelé ce qui s’est produit à Gaza «un jour noir» dans la vie de tous les Palestiniens, et s’est demandé comment le monde pouvait rester à regarder et à ne rien faire.
Les médecins dans Gaza ont confirmé que la majorité des tués dans les attaques d’aujourd’hui étaient des civils, dont des hommes, des femmes et des enfants. La plupart ont été réduits en morceaux, rendant impossible le travail des médecins et des infirmiers, et la tâche de restituer les corps aux familles est douloureuse et horrible.
Les secours sur le terrain continuent à ramener des corps des zones urbaines surpeuplées de la ville de Gaza.
Les scènes rappellent à beaucoup de Palestiniens les images extraites des massacres de Sabra et de Shatila à Beyrouth en 1982, quand des milliers de Palestiniens ont été massacrés par les phalangistes libanais [sous les ordres des Israéliens].
Alors que le nombre de morts ne cesse d’augmenter et qu’Israël n’a rien dit sur une éventuelle halte des attaques, les Gazans craignent pour leurs vies et celles de leurs proches.
* Article repris de Ma’an News Agency , publié le 27 décembre 2008. Traduit par InfoPalestine
(30 décembre 2008)
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