Irak

 

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Déclaration commune faite par les syndicats irakiens à propos des programmes de la Banque mondiale et du Fonds monétaire en Irak

Nous publions ci-dessous la déclaration commune, adoptée à Amman, Jordanie, le 16 janvier 2006, par les organisations syndicales qui représentent pratiquement l’ensemble du mouvement syndical en Irak. Ce texte a été traduit de l’arabe en anglais. La rédaction de «à l’encontre» en a assuré la traduction en français. – Réd.

L’économie irakienne a été gravement affaiblie par des décennies de sanctions, de guerres et d’occupation. Les syndicats irakiens et leurs fédérations croient en la capacité du pays, avec ses ressources minérales et pétrolières, à assurer un niveau de vie convenable aux Irakiens. Les fédérations syndicales et les syndicats considèrent que les guerres et l’occupation ont provoqué une chute terrible des standards sociaux du niveau de vie des Irakiens et particulièrement des travailleurs.

Les fédérations et les syndicats insistent sur l’importance d’une souveraineté complète de l’Irak sur son pétrole et ses ressources naturelles afin de les développer de manière telle à assurer une reconstruction complète du pays. Nous voulons souligner les points [revendications] suivants pour ce qui a trait aux politiques du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale en Irak:

1° l’instauration d’une transparence accrue et d’une représentation plus forte dans les structures de décision de ces institutions financières internationales ;

2° arrêter d’imposer des conditonnalités propres aux ajustements structurels pour toute avance de prêts ;

3° donner leur accord à un financement en faveur des services publics et des entreprises appartenant à l’Etat sans que soit exigée leur privatisation ;

4° annuler les dettes dues par l’Irak qui sont le résultat des politiques menées par l’ancien régime ;

5° le refus de la réduction des dépenses dans le domaine des infrastructures et services sociaux, particulièrement la suppression du programme gouvernemental de distribution de la nourriture ou encore la restriction du nombre de produits qui y sont intégrés ;

6° le rejet affirmé de la privatisation des secteurs relevant de la propriété publique et spécialement du secteur pétrolier, de l’éducation, de la santé, de l’électricité, des transports et de la construction ;

7° le refus de toute augmentation du prix des produits pétroliers, en tenant compte de l’effet négatif de cette hausse sur le niveau de vie des Irakiens ;

8° l’adoption d’une nouvelle loi du travail [code du travail] et d’une nouvelle loi sur le système de retraite et de sécurité sociale, afin d’assurer les droits des travailleurs, loi qui soit conforme aux normes internationales ayant trait au travail et aux conventions sur les droits humains fondamentaux. La Banque mondiale et le FMI doivent aussi respecter ces normes.

Les syndicats et les fédérations qui ont signé cette déclaration annoncent la formation d’un comité de coordination permanent qui fera connaître ses prises de position au gouvernement de l’Irak et aux institutions financières internationales (BM et FMI). Ils exigent aussi que les institutions financières internationales engagent un dialogue, une discussion et des négociations avec les fédérations syndicales pour tout ce qui concerne leurs politiques en Irak. Finalement, ils demandent l’aide des organisations syndicales internationales afin d’assurer tout le soutien possible aux revendications susmentionnées.

[signée par] 

Fédération générale des travailleurs irakiens [ex-IFTU]
Syndicat général des travailleurs du pétrole de Bassorah [qui est en train de créer la Fédération irakienne des syndicats du pétrole – IFOU]
Fédération des conseils de travailleurs et des syndicats en Irak
Fédération générale des syndicats ouvriers au Kurdistan
Fédération des syndicats de travailleurs et d’artisans au Kurdistan

Amman, 16 janvier 2006

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