Irak
Hassan Jumaa, président de l'IFOU, en tournée en Grande-Bretagne
Document: 10 mai 2007,
grève des travailleurs du pétrole
Piquet de protestation organisé par Hands Off Iraqi Oil (Bas les pattes du pétrole irakien !) lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires de Shell: Mardi 15 mai 2007 de 8h30 à midi à l’hotel London-West et Convention Centre, 1 Shortlands, Hammersmith, London W6 8DR.
Le plus grand des syndicats des travailleurs du secteur pétrolier d’Irak appelle à la grève pour ce jeudi 10 mai 2007 afin de protester contre la loi controversée sur le pétrole qui vient en discussion au parlement irakien.
Le projet de loi sur le pétrole propose de donner aux compagnies multinationales le premier rôle dans l’exploitation des importants champs pétroliers jusque-là non forés, avec des contrats d’une durée pouvant aller jusqu’à 30 ans. La production de pétrole en Irak, comme dans la plupart des pays du Moyen Orient, a été dans le secteur public depuis les années 70.
Le syndicat qui représente 26’000 travailleurs du secteur pétrolier, a lancé précédemment 3 grèves depuis 2003, coupant à chaque fois les exportations jusqu’à 2 jours consécutifs. L’annonce de cette nouvelle grève a relancé les négociations avec le Ministère du pétrole, qui sont toujours en cours.
Imad Abdul-Hussain, président délégué de la Fédération IFOU a déclaré: «Le gouvernement central [de l’Irak] doit être propriétaire en totalité et avoir la maîtrise complète de la production et de l’exportation du pétrole».
Il a mis en garde contre les très controversés Production Sharing Agreements (Accords de Partage de la Production), très appréciés par les compagnies étrangères, indiquant que d’autres formes de coopération avec des firmes étrangères pouvaient être acceptables mais pas à ce niveau de contrôle et de profitabilité tels qu’indiqué par la présente loi sur le pétrole.
Hassan Jumaa Awad al Assadi, président de la Fédération, a déclaré: «La loi sur le pétrole ne représente pas les aspirations du peuple irakien. Elle abandonnera le secteur pétrolier aux compagnies étrangères et entérinera la privatisation sous couvert des prétendus Accords de Partage de la Production. La Fédération appelle au retrait de cette loi sur le pétrole, parce qu’elle ne sert pas les intérêts du peuple irakien».
Le syndicat n’est pas seul dans sa condamnation de cette loi sur le pétrole. Les opposants à cette loi comprennent aussi tous les autres syndicats d’Irak, un certain nombre de partis politiques et un groupe d’une soixantaine d’experts irakiens confirmés de l’industrie pétrolière.
Hassan Jumaa a ajouté: «La Fédération appelle tous les syndicats dans le monde à soutenir nos revendications et à mettre la pression sur les gouvernements et les compagnies pétrolières pour ne pas mettre les pieds sur les champs pétroliers irakiens».
Les membres du syndicat réclament aussi une amélioration de la grille salariale et une distribution de terrains pour la construction de logements pour les travailleurs.
Ewa Jasiewicz, de Naftana, représentante du Comité de soutien britannique à l’IFOU [Iraqi Federation of Oil Unions], a déclaré:
«L’IFOU, comme n’importe quel syndicat, a le droit de s’engager dans des négociations collectives sur toutes questions importantes pour ses adhérents. Dans le cas présent, l’enjeu est de savoir qui va contrôler le pétrole d’Irak et l’avenir économique du pays est une question importante pour tous les Irakiens. Le syndicat a appelé à plusieurs reprises à la prise en compte de la société civile dans la rédaction de la loi sur le pétrole et ces demandes ont été ignorées. Le syndicat va maintenant affirmer le droit d’avoir son mot à dire dans le processus de prise de décision concernant son secteur industriel et le développement économique futur de l’Irak. Leur courage et leur engagement pour la démocratie doivent être soutenus».
Au lieu de recevoir un accueil favorable à la participation syndicale, les dirigeants syndicaux ont été accusés de fragiliser la sécurité et sont menacés de poursuites judiciaires.
Farouq Al-Asadi, le secrétaire de la Fédération, a déclaré: “Le Ministre du pétrole choisit d’oublier que le droit de grève est garanti par la Constitution, nous avons choisi de suivre la voie légale”.
Les dirigeants syndicaux ont déjà reçu nombre de menaces de mort qu’ils prennent au sérieux. «Aussitôt que la Fédération appelle à la grève, de nombreux syndiqués et militants sont menacés physiquement par des partis politiques actifs dans ce processus, dans le but de déjouer la grève et de saper le message des organisateurs de la grève».
Communiqué par Ewa Jasiewicz, Naftana UK Support Group for the IFOU and Hands Off Iraqi Oil. Une campagne sera lancée, sous peu, dans les pays francophones.
(15 mai 2007)
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