Grèce

Grèce en révolte

 

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La Grèce en révolte: déclarations SYRIZA et SYNASPISMOS

 

I .- Déclaration du président du groupe parlementaire
de la Coalition de la gauche radicale (SYRIZA), Alekos Alavanos

SYRIZA participe à la profonde douleur et à la colère de la famille du lycéen Alexis Grigoropoulos. Au désespoir et à la rage de toute la jeunesse.
Il n’y a aucune excuse. Ce jeune de 16 ans prend place aux côtés de tous les combattants de la jeunesse, Petroulas, Komninos, Sotiropoulou, Kaltezas, dont la vie a été fauchée uniquement parce qu’ils aimaient la liberté.

En Grèce, sous le gouvernement de la « Nouvelle Démocratie », être jeune est en soi un délit. On n’assassine pas la jeunesse  uniquement avec des balles. Mais aussi avec le chômage, la précarité, la soumission de l’Education au profit, avec l’absence d’espoir et de perspective.

La « Nouvelle Démocratie » ne peut pas rester au gouvernement de ce pays.

Nous appelons la jeunesse lycéenne, étudiante et travailleuse, ainsi que tous les citoyens à riposter de façon combative, massivement, pacifiquement. Avec le droit au travail et à l’université publique, qu’ils luttent pour la démocratie et les libertés, pour le droit à la vie en tant que telle.

Quand ces objectifs seront atteints la mémoire de leur camarade de classe sera honorée. Le mot d’ordre (de l’insurrection de l’Ecole Polytechnique de 1973 contre la dictature des colonels) « Pain, Education, Liberté » est de nouveau d’actualité.

Ce gouvernement doit mettre immédiatement un terme à la présence provocatrice des unités de la police antiémeute (MAT équivalent grec des CRS en France), qui doivent de toute façon être dissoutes. Il porte la responsabilité intégrale de toute éventuelle continuation de la stratégie de la tension et de la violence. (Athènes, 7 décembre 2008)

 

2.- Déclaration du président de la Coalition de Gauche, Alexis Tsipras

Depuis maintenant deux jours, une vague sans précédent de rage et d’exaspération déferle dans les rues, les places, des écoles et les universités.

Une révolte inédite et spontanée de la jeunesse transforme en cri les paroles qui sont actuellement dans la bouche de tout citoyen démocrate: « Ça suffit maintenant » !

Jusqu’à présent, nous savions qu’être jeune et contester, qu’être jeune et avoir des rêves était un délit grave dans ce pays. Nous apprenons que ce délit peut désormais à l’occasion être puni par la privation de la vie elle-même.

La responsabilité politique du premier ministre est lourde. Au lieu de l’assumer, il préfère toutefois refuser les démissions des ministres immédiatement concernés, il adopte la version du « fait isolé » et il cherche refuge derrière les vitrines cassées.

Notre gauche n’adopte pas de telles pratiques et ne peut en être considérée comme responsable. Elle refuse cependant de les mettre au même niveau qu’une exécution de sang-froid.

L’assassinant d’Alexis nous concerne tous.

Nous sommes tous partie prenante de cette révolte spontanée qui exige la dignité et le droit à la vie.

Aujourd’hui il n’y a pas de place pour les hésitations. Ou bien nous prenons notre vie en main, ou bien nous aurons peur de marcher dans la rue. Ou bien nous arrêtons la politique qui a armé l’assassin, la politique de l’impunité et de la criminalisation des luttes sociales de la jeunesse, ou bien nous vivrons sous la terreur. (Athènes, 8 décembre 2008) Traduction Stathis Kouvelakis.

(9 décembre 2008)

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