Brésil

João Batista Araújo
João Fontes
Heloisa Helena
Luiciana Genro
Des membres du PT  historiques discutent d'une alternative*.

L'espace interne pour la discussion n'existe plus: le PT continue sur la voie du centralisme autoritaire du pragmatisme. L'analyse est faite par trois membres historiques du PT Carlos Nelson Coutinho, Milton Temer et Leandro Konder, qui ont annoncé qu'ils quittaient le parti dans lequel ils ont milité pendant 23 ans.

Ce qui frappe dans leur décision c'est que le groupe cité projette  déjà, à partir de demain, d'impulser un «forum de débat socialiste, de gauche», hors du PT; un parti au sein duquel la discussion collective a été substituée par l'appui inconditionnel à «l'appareil du gouvernement».

«Bien que nous la condamnions totalement, une chose est ce que Lula est en train de faire en terme de continuation de la politique antérieure et l'autre est comment le PT se comporte face à cela», dit l'ex-député Milton Temer, de l'aile gauche. «La participation est libre pour chacun, même pour celui qui désire continuer au sein du PT» ajoute Temer.

«Irréversible».

L'ex-député voit un parti situé toujours plus au centre et dont l' «aspect guignolesque» actuel est irréversible. Avec la compagne d'adhésion de masse (de juin à octobre 2002, le PT a augmenté de 29,8% le nombre de ses membres). Temer évalue que, l'année prochaine, la gauche du parti ne représentera plus que 5% du total.

L'idée de rompre est née dans des réunions du trio. «Le PT est en train de s'amputer de son bras gauche», a dit le philosophe Leandro Konder à propos l'éventuelle sortie de la sénatrice Heloisa Helena [membre du courant Démocratie socialiste; Miguel Rossetto, ministre du Développement agraire, est aussi membre de ce courant]. Temer justifie le vote des «radicaux» [les 3 député et la sénatrice exclues - voir article à ce sujet sur ce site] contre les réformes par l'argument selon lequel les trois députés menacés et la sénatrice furent cohérents avec le dernier document signé par le parti: la résolution de la Rencontre Nationale du PT en 2001.

Dans le bilan que ceux-ci font d'une année de gouvernement Lula, échappe très peu à leurs critiques: «Une politique extérieure progressiste ? Plus progressiste et plus radicale que la nôtre est celle menée par le gouvernement Chirac en France, qui a une politique économique de droite. En termes internes, c'est la même caractéristique de la politique de Lula. Personne là-bas en France n'hésite à appeler le gouvernement Chirac un gouvernement de droite», affirme Temer. «Je ne suis pas contre le PT, mais je suis de plus en plus sceptique», a dit Konder. Pour lui, les concessions faites par le gouvernement pour continuer la politique économique ont été «beaucoup trop lourdes».

*Article publié dans Fohla de Sao Paulo

Haut de page

Retour


Case postale 120, 1000 Lausanne 20
fax +4121 621 89 88
Abonnement annuel: 50.-
étudiants, AVS, chômeurs: 40.- (ou moins sur demande)
abonnement de soutien dès 75.-
ccp 10-25669-5