Brésil


Miguel Rossetto
ministre de la réforme agraire

Répression contre les mouvements sociaux et la réforme agraire

Nous publions ici une courte note de la rédaction de l'hebdomadaire brésilien Correio da Cidadania  (Courrier de la Citoyenneté), en date du 20-27 septembre 2003. Elle porte sur la polarisation politique et sociale croissante provoquée par la question de la réforme agraire au Brésil. La mise en oeuvre de la Réforme agraire est un test politique brûlant pour le gouvernement Lula; en particulier, pour la gauche du PT (Parti des Travailleurs) qui détient, avec le ministre Miguel Rossetto, le portefeuille ministériel de la réforme agraire. Le Courrier de la Citoyenneté est loin d'avoir une vue critique unilatérale du gouvernement Lula. Réd.

Les événements des derniers mois tendent à transformer de façon de plus en plus exacerbée la conjoncture politique nationale, tous les jours. Les classes dominantes, appréhendant la capacité de lutte croissante des mouvements sociaux, commencent à exercer une pression toujours plus forte sur le gouvernement Lula. En utilisant toutes leurs armes, y compris la violence, les élites brésiliennes perdent tout scrupule lorsque ce qui est en question est une partie de leur pouvoir.

Avec la tuerie du 12 septembre 2003, qui s'est produite à Sao Félix di Xingu (Etat du Para - Nord du Brésil) — huit paysans ont été tués — il y a déjà 53 travailleurs ruraux qui ont été tués, cette année, au Brésil, selon les informations données par la Commission Pastorale de la Terre (CPT). Cela constitue une claire réponse aux mouvements sociaux dans les zones rurales. Ces derniers ont réussi à accroître leur degré d'organisation et de mobilisation, effectuant une pression sur le gouvernement Lula pour qu'il réalise la réforme agraire promise. Les quelques petites mesures prises font déjà que les grands propriétaires fonciers s'arment jusqu'aux dents et créent des milices avec l'unique but de réprimer les travailleurs de la terre qui luttent pour une vie digne.

Dans ce sens, les secteurs les plus progressistes et démocratiques de la société doivent insister pour que le gouvernement n'échappe pas à son engagement à conduire la Réforme agraire et qu'il intervienne contre la violence des grands propriétaires. Fondamentale pour le développement [du pays] et pour la justice, cette réforme agraire possède un rôle central dans la transformation sociale du Brésil. Dès lors, cela devrait être la priorité de n'importe quel gouvernement qui s'est engagé pour le changement dans notre pays.

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