Brésil



Lula visite Bush*

Le président des Etats-Unis, George W. Bush, a affirmé ce vendredi 20 juin que la relation entre son pays et le Brésil «est vitale, importante et croissante». Cette déclaration a été faite à l'occasion de la réception à la Maison-Blanche de son homologue de la nation sud-américaine (Brésil) Luiz Inacio Lula da Silva.

«Sans doute nous pouvons surprendre le monde à partir de la relation établie entre le brésil et les Etats-Unis», a affirmé de son côté Lula, après avoir souligné que son pays peut être un grand partenaire des Etats-Unis.

Bush a affirmé qu'il était «très impressionné par la vision du président du Brésil, qui a la capacité de travailler étroitement avec son gouvernement et avec le peuple brésilien pour stimuler la prospérité et en terminer avec la faim». Il ajoute: «Le Brésil constitue une partie incroyablement importante d'une Amérique du Nord et du Sud pacifiques et prospères.»

Le président brésilien rappela que les Etats-Unis constituent le principal partenaire commercial de son pays et que ce dernier est aussi un partenaire important de Washington. Mais il mit l'accent sur le fait qu'au-delà de la dimension commerciale la relation se fondait sur des valeurs et des intérêts partagés, tels que la promotion et la défense de la démocratie ainsi que de la paix.

«Je suis convaincu que nous avons la possibilité de construire un rapport des plus parfaits avec les Etats-Unis», a souligné Lula, qui a déclaré que le plus important de la rencontre avec Bush fut «le moment où nous avons discuté l'importance d'aider les régions les plus pauvres». Et Lula a ajouté que lui et Bush étaient d'accord que la lutte pour réduire la pauvreté était le meilleur chemin à emprunter pour assurer la paix et renforcer la démocratie.

A propos de ses différences notoires avec Bush, particulièrement sur la question de la guerre contre l'Irak, Lula a insisté sur le fait que «dans des relations il y a toujours des points de désaccord, mais qu'il faut avoir l'intelligence de pouvoir les discuter raisonnablement». Puis il signala qu'il ne visitait pas Washington pour parler de l'Irak, mais du Brésil, de l'Amérique du Sud et de la coopération.

Dans la conversation avec Bush a été mentionné le thème de la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, Conseil auquel le Brésil voudrait être associé comme membre permanent. Sur cette question, Lula a dit que Bush «ne s'est engagé à rien mais qu'il s'est montré réceptif» à poursuivre les discussions. Il ajouta aussi qu'il fut discuté de la situation en Colombie et au Venezuela, où, selon Lula, les deux gouvernements sont d'accord sur la nécessité que prévale la démocratie.

Dans le cadre de cette rencontre, les Etats-Unis et le Brésil ont signé 7 accords pour renforcer leurs relations bilatérales, accords qui incluent la mise en place de mécanismes pour des consultations régulières de haut niveau. Dans la déclaration commune, les présidents ont manifesté leur détermination à créer des relations plus étroites et qualitativement plus fortes.

«Il est temps de tracer une nouvelle voie dans nos relations mutuelles, fondées sur une vision partagée de la liberté, de la démocratie, de la paix, de la prospérité et du bien-être pour nos peuples, dans le but de promouvoir une coopération dans l'hémisphère et aussi mondiale», indique le texte de la déclaration commune. Ils se sont de même mis d'accord pour chercher à faire aboutir positivement la négociation de l'ALCA (Zone de libre-échange des Amériques) pour l'échéance fixée - janvier 2005 - et pour faire de même en ce qui concerne le round de négociations de l'OMC initié à Doha.

Les deux pays ont créé des comités de consultation de haut niveau, l'un avec le Trésor américain (Département des finances) pour soutenir la croissance économique, le développement des échanges et l'appui aux petites et moyennes entreprises ainsi que l'aide au programme «Faim zéro» de Lula; l'autre dans le domaine agricole [problème entre autres des exportations brésiliennes sur le marché américain, notamment pour les produits citriques]; et un troisième pour ce qui a trait à l'énergie.

La déclaration souligne que le Brésil et les Etats-Unis sont deux parmi les démocraties du monde les plus peuplées et qu'elles partagent «la croyance fondamentale que la liberté, la démocratie et la justice sociale sont des aspirations universelles, essentielles pour la paix et la prospérité». Les deux gouvernements se sont mis d'accord pour accorder une attention spéciale aux domaines de la science et de la technologie, de l'énergie, de l'éducation, la croissance économique et l'agriculture, domaines sur lesquels il y aura des consultations fréquentes de haut niveau.

A Brasilia, la chancellerie a confirmé la participation de Lula au 14e Conseil présidentiel des Andes qui se tiendra le 27 juin en Colombie, pays avec lequel a signé un mémorandum d'accord pour combattre le narcotrafic et le terrorisme.

* Article publié dans le quotidien mexicain La Jornada, 21 juin 2003.

 

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